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Au Théâtre de Beaulieu, Lausanne
Lausanne : Soirée Stravinski-Béjart
Article mis en ligne le avril 2007
dernière modification le 15 juillet 2007

par Michel PERRET

Ce printemps, le Béjart Ballet Lausanne redonne en hommage à Stravinski deux des ses plus grands succès, les indémodables et inaltérables “Sacre du printemps“ et “Oiseau de feu“.

Vus et revus, ces deux opus , tout comme le Boléro de Maurice Ravel, ne cessent de charmer et enthousiasmer les foules. Ils constituent sans doute aucun la quintessence de l’art de Maurice Béjart ! Ces ballets créés en pleine période des Trente Glorieuses pour le Ballet du XXe siècle n’ont à vrai dire jamais eu de rivaux aux yeux du grand public.

Le Sacre du Printemps. Photo François Paolini

Le Sacre du Printemps
Le « Sacre du printemps », monté alors en 1959 pour Tania Bari et Germinal Casado avec des danseurs de plusieurs petites compagnies, scelle la grande épopée béjartienne. Le Ballet du XXe siècle est ensuite fondé à Bruxelles et les créations vont alors ne jamais arrêter de s’enchaîner. Le « Sacre » de Béjart se situe en rupture totale avec les versions précédentes. A la création en 1913, Nijinski avait alors composé une suite de tableaux, décorés et habillés par Nicolas Roerich, à l’esthétique jugée provocante et révolutionnaire. Loin de tout anecdotisme, Béjart va droit au but, dénude les corps et rends à l’incandescente musique de Stravinski sa force essentielle et primitive. Les corps se jaugent, s’affrontent et se heurtent violemment. Les constructions d’ensembles sont à la fois précises et dune efficacité visuelle redoutable jusqu’au crescendo final, amour charnel entre les hommes et les femmes. On imagine encore de nos jours le choc et le scandale que cela a pu provoquer. Les spectateurs n’étaient pas prêts mais très vite l’œuvre va connaître un triomphe planétaire. Le public traditionnel est parfois conquis ou s’efface pour laisser place à une foule de gens qui n’auraient jamais été voir un spectacle de danse. D’autres chorégraphes contemporains célèbres comme Pina Baush ou John Neumeier vont s’y attaquer mais sans jamais atteindre l’impact provoqué par celui de Béjart ! Depuis son installation à Lausanne, plusieurs couples d’interprètes se sont succédés avec plus ou moins de bonheur dans les rôles de l’élu et de l’élue.

L’Oiseau de feu
« L’Oiseau de feu » a été créé en 1910 dans une chorégraphie de Michel Fokine trois ans avant « Le Sacre ». La partition originale jugée par Stravinski trop longue et inégale, il en fera rapidement une première suite en 1911. Une seconde verra le jour à Morges en 1919 et c’est celle que Béjart va utiliser pour son ballet composé pour la compagnie de l’Opéra de Paris, en 1970 au Palais des sports, avec Michael Denard dans le rôle-titre. Reprise ensuite au Ballet du XXe siècle puis au BBL, l’œuvre ne quittera plus le répertoire. « L’Oiseau de feu » est dansé par un garçon contrairement à la version originale. Pour Béjart « L’Oiseau de feu » est le phénix qui renaît de ses cendres. Le poète, comme le révolutionnaire est un oiseau de feu ! En costumes Mao bleus, huit partisans, résistants de l’ombre, vont lutter dans la clandestinité pour la liberté. Une atmosphère pesante plane sur le groupe jusqu’ à l’apparition de l’oiseau rouge vif qui va sacrifier sa vie pour défendre une cause juste. On comprends alors mieux pourquoi « L’Oiseau de feu » de Béjart a été l’un des seuls ballets occidentaux à entrer au répertoire du Bolshoi à l’époque soviétique...

Michel Perret

du 27 au 30 avril et le 1er mai 2007 au Théâtre de Beaulieu / Lausanne
rés. par téléphone : 021/641 64 80 (+41 21 641 64 80) Lu-Ve 13h30-17h00ainsi qu’auprès de la billetterie ResaPlus : www.resaplus.ch Tel : 0900 552 333

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