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Cinémathèque suisse - mai 2016

Programme

Article mis en ligne le 3 mai 2016
dernière modification le 26 avril 2016

par Raymond SCHOLER

En mai, vous pourrez suivre une rétrospective consacrée à David Bowie, le musicien-chanteur-acteur et homme caméléon récemment décédé. De plus, treize films de la ’grande’ Simone Signoret sont à voir au revoir à la Cinémathèque.

David Bowie
Une rétrospective autour de l’univers de David Bowie occupera une bonne partie des séances, puisque l’icône aux yeux de couleurs différentes a non seulement joué dans des films (et pas des moindres), mais sa musique a aussi laissé des traces dans des œuvres aussi éloignées les unes des autres que Wir Kinder vom Bahnhof Zoo (Uli Edel, 1981, sur la descente aux enfers de la drogue et de la prostitution d’une adolescente berlinoise de 13 ans) et Inglourious Basterds (Quentin Tarantino, 2009, où une jeune Juive française lance sa fureur contre le Führer lors d’une visite des Nazis dans son cinéma occupé). Une projection spéciale de l’œuvre culte de feu Tony Scott, The Hunger (1983), aura lieu le 13 mai au Capitole. Catherine Deneuve et David Bowie y campent un couple de vampires, théoriquement immortels, mais qui sont à un moment crucial de leur existence, puisque le corps du mâle semble subitement se dégrader.

Ryuichi Sakamoto et David Bowie dans « Merry Christmas Mr Lawrence »

Les deux autres titres auxquels la contribution de Bowie est déterminante sont The Man Who Fell to Earth (Nicolas Roeg, 1976, où il est un extraterrestre déphasé et énigmatique à la recherche des ressources pour sauver sa planète de la sécheresse) et Merry Christmas, Mr Lawrence (Nagisa Oshima, 1983, où, officier anglais dans un camp de prisonniers à Java, il déclenche chez le capitaine japonais des sentiments troubles qui ouvriront le champ à des explorations sadomasochistes). Citons encore Schöner Gigolo, armer Gigolo (David Hemmings, 1978 où il est un jeune officier prussien, de retour à Berlin en 1918, qui vend ses charmes pour survivre), Basquiat (Julian Schnabel, 1996, où il prête ses traits à Andy Warhol) et The Last Temptation of Christ (Martin Scorsese, 1988, où il s’en lave les mains en Ponce Pilate). Parfois, ses ballades sont chantées dans d’autres langues : en portugais par un mousse guitariste dans le burlesque The Life Aquatic with Steve Zissou (Wes Anderson, 2004), en italien par Bowie lui-même dans Io e Te (Bernardo Bertolucci, 2012). Le premier long métrage de son fils, Duncan Jones, Moon (2009), un des meilleurs films de science fiction, inspiré du personnage du Major Tom, est aussi au programme. Ne le ratez pas.

Simone Signoret
Trente ans après sa disparition, celle que Marguerite Duras appelait « la Reine » est l’objet d’un hommage où l’on pourra revoir 13 de ses films les plus célèbres. À commencer bien sûr par Casque d’Or (Jacques Becker, 1952), une des plus belles et tragiques histoires d’amour du cinéma français, située dans le milieu des mauvais garçons de Belleville à la Belle Époque. Citons aussi Les Diaboliques (Henri-Georges Clouzot, 1954), où Signoret et Véra Clouzot, la maîtresse et l’épouse, planifient le meurtre de l’insupportable mâle, Le Chat (Pierre Granier-Deferre, 1971), où deux retraités (Gabin et Signoret), dont la passion amoureuse s’est muée en haine tenace depuis belle lurette, se livrent à un jeu de massacre silencieux par animal domestique interposé, et Police Python 357 (Alain Corneau, 1976), où Signoret incarne l’épouse handicapée, trompée mais digne, du commissaire de police immoral incarné par François Périer.

Simone Signoret et Paul Meurisse dans « Les Diaboliques »

Ship of Fools (Stanley Kramer, 1965), dénigré en son temps par la critique branchée, mérite peut-être d’être redécouvert : basé sur le roman (1962) de Katherine Anne Porter, qui utilisait ses souvenirs d’une croisière entreprise en 1931 de Vera Cruz à Bremerhaven, le film évoque les passagers disparates d’un bateau, où l’on trouve, à côté de quelques centaines d’ouvriers déportés de Cuba vers l’Espagne et d’une troupe d’artistes de music-hall pour lesquels le voyage n’est que du boulot, une comtesse cubaine (Signoret) en route vers sa prison sur Ténériffe, un homme d’affaires allemand antisémite, un Juif associé à un nain, un couple de jeunes Américains insatisfaits et une divorcée alcoolique à la recherche de sa jeunesse perdue.

« Die andere Heimat »
© Edgar Reitz Filmproduktion München

Occasion Unique !!
Le chef-d’œuvre d’Edgar Reitz Die andere Heimat-Chronik einer Sehnsucht (2013) sur les rêves d’émigration des jeunes Allemands à l’époque du Vormärz (1842-1844) passe enfin à Lausanne, mais en une seule séance de 231 minutes, le 28 mai à 15 h. Et en plus, il n’y a que 98 places au Cinématographe !
Le même jour, mais à 21 h, vous pourrez voir le film culte The Matrix (1999) réalisé par les frères Andy et Larry Wachowski, qui sont maintenant les sœurs Lilly et Lana Wachowski.

Raymond Scholer