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Chez Virgin Classics
Nouveauté DVD de février 2011 : “Tosca“

Voici la nouvelle Tosca signée Luc Bondy, captée au Met...

Article mis en ligne le février 2011
dernière modification le 29 octobre 2011

Puccini : Tosca

Fraîchement accueillie à sa création en septembre 2009 par le public conservateur de New York, habitué à l’antique production de Franco Zeffirelli, cette nouvelle Tosca signée Luc Bondy (qui n’apparaît pas aux saluts…), n’a rien de choquant, ni d’indigne. Pour ses débuts in loco, le metteur en scène suisse joue la sobriété et l’efficacité dans des décors austères dessinés par Richard Peduzzi, à l’exception des appartements de Scarpia, confortables et colorés (au 2), pour se concentrer sur les personnages dont il fait ressortir les pulsions, qu’elles soient liées à la passion, à la haine ou à la violence. Dans le rôle-titre, Karita Mattila n’est sans doute pas à son meilleur d’un strict point de vue vocal, l’aigu est tendu, le grave étouffé et l’aisance souvent prise à défaut. Mais comme toujours l’actrice est excellente, intense, mobile et d’une réactivité à toute épreuve, son instinct lui permettant d’évoluer sur le plateau en toute liberté, sans jamais regarder le chef. Malgré la qualité de sa prestation, moins belle cependant qu’à Munich quelques mois plus tard aux côtés de Jonas Kaufmann, on ne peut que saluer sa décision d’abandonner le rôle, certainement inconfortable. Moins séduisant que son confrère allemand, Marcelo Alvarez, avec son embonpoint et son jeu sans surprise, est un Cavaradossi vocalement satisfaisant, au timbre généreux et aux phrasés souples, rôle moins exposé à ce stade de sa carrière qu’Andrea Chenier, dans lequel il a déçu sur la scène de la Bastille. L’œil torve, veule et parfaitement libidineux, le baryton George Gagnidze est une bonne surprise, Scarpia à la voix puissante et à l’interprétation fouillée, tandis que Joseph Colaneri est le chef idéal pour accompagner ce thriller aux péripéties haletantes, avec un sens du rythme et du détail absolument parfaits.

Les connaisseurs s’amuseront comme toujours au Metropolitan à retrouver quelques gloires du passé comme Paul Plishka (Sacristain) ou David Pittsinger (Angelotti) et les autres apprécieront le professionnalisme de Susan Graham, présentatrice de choc de cette soirée.
DVD Virgin Classics

François Lesueur