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A Nice
Nice : Les 20 ans de Virgin Classics

Coup de projecteur sur les 20 ans de Virgin Classics.

Article mis en ligne le novembre 2008
dernière modification le 22 février 2009

par François JESTIN

Créé en 1988, le label a su rassembler, au cours de sa jeune histoire, les meilleurs artistes du moment.
Il fête dignement son 20ème anniversaire, avec un gala, donné dans le cadre des journées niçoises « C’est pas classique ! ».

Comme le rappelle son président Alain Lanceron, le développement de Virgin Classics est mené autour de 3 axes : le baroque, les jeunes, et la musique vocale. Les deux « poids lourds » du répertoire baroque sont sans conteste William Christie et Emmanuelle Haïm, alors que Natalie Dessay et Rolando Villazon font figure de « locomotives » de l’axe vocal. Mais la liste est longue des étoiles montantes, ou au firmament : les soprani Patrizia Ciofi, Véronique Gens, Diana Damrau, les contre-ténors David Daniels, Philippe Jaroussky, Max Emanuel Cencic, ou encore l’exceptionnelle mezzo Joyce DiDonato. Quant à la jeunesse, on la lit évidemment sur les visages pétillants de ces artistes, qui, plus qu’à un label, appartiennent à une grande famille.

C’est pas classique !
A l’initiative du Conseil Général des Alpes-maritimes et de la ville de Nice, les journées « C’est pas classique ! » en sont à leur 4ème édition annuelle : 50’000 personnes pour 3 jours de concerts gratuits, accueillis à l’Acropolis, dans une douzaine de salles de jauges diverses. Beaucoup d’ambiance, et un gros public, populaire et familial, pour une programmation qui reste classique, ou « autour du classique ». Ainsi pour la journée du 1er novembre, au sein de la quarantaine de spectacles proposés, un concert d’airs d’opéras italiens, avec la soprano Nathalie Manfrino, le ténor Jorge de Leon, et le chef Marco Guidarini, ou encore un « hommage aux divas du baroque » avec la participation du sopraniste Fabrice di Falco.
En soirée, le gala Virgin Classics réservait un petit tiers de la soirée à la partie vocale, en proposant trois chanteurs : Max Emanuel Cencic dans l’air d’entrée de Tancredi, le ténor anglais Ian Bostridge, et les aigus décoiffants de la soprano allemande Diana Damrau dans Mozart et Strauss. Côté instruments, le piano se taillait la part du lion, avec tour à tour Nicholas Angelich, Piotr Anderszewski, et David Fray, puis Vicente Pradal chantant du Garcia Lorca, ou encore les frères Capuçon : Renaud au violon et Gautier au violoncelle.

Dernières parutions

Billy Budd

Cette nouvelle version du Billy Budd de Britten (3 CD) s’écoute d’une traite. Enregistrée sur le vif à l’occasion de concerts fin 2007 au Barbican de Londres, cette œuvre convient apparemment idéalement au chef Daniel Harding, qui n’est pas toujours aussi convaincant (on pense au répertoire italien, ou Mozart). A la tête d’un somptueux London Symphony Orchestra, et d’une distribution vocale exclusivement anglophone – et exclusivement masculine, rappelons-le ! – la tension est palpable en permanence. Le choix des voix est particulièrement inspiré : la victime expiatoire Billy Budd (Nathan Gunn), le capitaine Vere (Ian Bostridge), amené à prendre une décision finale déchirante, John Claggart (Gidon Saks), sorte de Jago des mers, Neal Davies (Redburn), Jonathan Lemalu (Flint), et jusqu’au novice de Andrew Kennedy.

HAIM - Lamenti - Villazon, Dessay, Jaroussky...

Sous la direction d’Emmanuelle Haïm, paraît ce florilège de lamenti de Monteverdi, Landi, Cavalli, Carissimi, Strozzi et Cesti (période 1600-1650), dont le plus célèbre, le lamento d’Arianna de Monteverdi, chanté ici par Véronique Gens. Ce CD fait défiler onze chanteurs différents : les impeccables Dessay, Villazon, Jaroussky, DiDonato, la piquante Patrizia Ciofi, mais aussi la contralto Marie-Nicole Lemieux, ou encore le subtil ténor Topi Lehtipuu.

David Daniels

Sous la direction de Harry Bicket, à la tête de son English Concert, ce programme Bach met en valeur les qualités du contre-ténor américain David Daniels : musicalité, douceur et beauté du timbre, ainsi que son agilité. Alors qu’à la scène le volume vocal est parfois jugé un peu réduit, aucun problème ici dans les plus beaux extraits des Passions selon Saint-Jean et Saint Matthieu, et de Cantates, dont la merveilleuse « Ich habe genug ».

Il sant’alessio

Attention, baissez la lumière ! C’est l’instruction qui vous est donnée pour visionner ce DVD dans les meilleures conditions. Le spectacle, mis en scène par Benjamin Lazar, est en effet uniquement éclairé par la lumière des bougies, dans la tradition du XVII° siècle (l’œuvre a été créée en 1632). Aucune femme sur scène pour ce pur produit baroque, mais – fait exceptionnel – présence de huit contre-ténors, dont Philippe Jaroussky en Sant’Alessio, et Max Emanuel Cencic, dans le rôle de sa femme. Dirigés par William Christie, le spécialiste de ce répertoire, aux commandes de ses Arts Florissants, ce spectacle fit figure d’événement la saison passée, et ce n’est que justice.

François Jestin