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Dans les musées new yorkais
New York : Calendrier 2011

Coup d’œil sur quelques expositions à venir

Article mis en ligne le février 2011
dernière modification le 30 avril 2011

par Julien LAMBERT

Envie de démesure ? Dans les musées new-yorkais il y a souvent non seulement tout en un, mais en plus il y en a beaucoup... Petite revue des cinq plus fameux et de leurs expos à venir.

Metropolitan Museum : l’universel
Le MET, c’est le musée imaginaire, idéal de tout artiste, explorateur et historien, devenu réalité. La peinture tibétaine y est traitée avec l’exhaustivité et les mêmes honneurs que la Renaissance italienne ; les finesses de céramistes ou d’orfèvres y côtoient la reconstitution complète d’un temple égyptien, d’une chapelle médiévale et d’un studiolo italien marqueté. C’est le monde entier à l’échelle américaine.
Cette année, une pléiade d’expositions puisent abondamment et intelligemment dans les collections du lieu pour les présenter sous un nouvel angle ; quelques hôtes de marque aussi. Comme dans les collections permanentes, les arts plastiques occidentaux ne sont pas tout. Hormis quelques expositions alléchantes mais pointues autour de Lippi, Cézanne, Richard Serra ou des pastels du XVIIIe siècle, il s’agira surtout d’explorations, qu’il s’agisse des fastes secrets de la Cité interdite à l’époque du puissant empereur chinois Qianlong (de février à mai), ou de l’imaginaire des artistes inspirés par les masques africains (de mars à juin), sur trois siècles et trois continents.
Tous renseignements sur : http://www.metmuseum.org

MoMA : le futuriste
D’excellentes expositions, vues cet hiver, courent encore en 2011 dans les bâtiments tout neufs, ouverts et lumineux du plus fabuleux musée d’art moderne qu’on puisse concevoir.
Jusqu’en février, un parcours au-delà de l’exhaustivité fait imploser la définition du dessin, en exposant tout ce qui peut faire office de ligne. Jusqu’en mars, une salle envoûtante vous met au centre d’une vertigineuse galerie de stars filmées en plan fixe par Andy Warhol, et jusqu’en avril ce sont les multiples facettes de l’expressionnisme abstrait américain que vous pourrez réviser dans une expo qui « en jette » beaucoup.
Prochainement, Picasso ou les expressionnistes allemands seront encore à l’honneur ; mais outre le plaisir de retrouver dans les collections Les Demoiselles d’Avignon ou La Danse de Matisse, entre autres œuvres mythiques, il faut surtout aller au MoMA pour se laisser surprendre par tout ce qu’on ne connaît pas, et par le foisonnement d’installations, de performances, de vidéos, de maquettes d’architecture, qui font du MoMA moins un musée qu’une ville où la vie se vit dans l’art.
http://www.moma.org

Guggenheim : le moderniste
Une collection à la fois prestigieuse et aventureuse d’art occidental du XXe siècle. Un tourbillon d’expositions disposées autour d’une architecture en spirale. Pour faire encore mieux tourner la tête de ses visiteurs, le Guggenheim new-yorkais accueille cette année une large exposition sur les avant-gardes du début du XXe siècle. Dada, cubisme, futurisme, orphisme... tant de –ismes un peu surfaits depuis, dans l’Histoire de l’art et les trop nombreuses expos, mais qui firent néanmoins de l’Europe un terrain d’expérimentation de toutes les théories et de tous les possibles plastiques... avant que le terrain de jeu devienne champ de bataille, et que l’expérience converge en une même impasse.
www.guggenheim.org/new-york

Whitney Museum et Frick Collection : petits écrins
Ils sont à deux pas l’un de l’autre dans cet Upper East side cossu qui borde Central Park. Beaucoup plus petits et discrets que les poids lourds, ils incarnent pourtant parfaitement les deux extrémités de l’éventail ébouriffant de la démesure muséale new-yorkaise.
Consacré strictement à l’art américain contemporain, le Whitney héberge, sous les hauts plafonds de béton d’un élégant bâtiment Bauhaus, des expositions principalement monographiques qui tournent en permanence. Souvent très aventureuses, celles-ci ont en outre le mérite d’être traitées avec une méticulosité et une parcimonie qui diffèrent heureusement des tendances accumulatrices de trop nombreux musées d’art contemporain.
Même prudence à dix années lumières de là sur un terrain cette fois strictement européanisant, dans le charme suranné de la Frick Collection, sise en l’hôtel particulier d’un collectionneur fortuné. Peu d’œuvres - et quelques « tunnels », certes, pour le goût contemporain, que représentent les portraitistes britanniques et certaines cochonailles de Boucher -, mais une diffusion de bijoux picturaux rencontrés à l’improviste entre guéridon et fontaine, dans une savante confusion chronologique et géographique. On ne se réjouit que mieux de retrouver côte-à-côte de petites merveilles de Lippi, Rembrandt, Ingres ou Turner, et même d’artistes aussi rares que Greco, Piero della Francesca ou Vermeer. Les expositions temporaires sont petites et modestes, mais annoncent ici aussi des rencontres originales, entre Rembrandt, Bellini, et le mobilier “à la turque“ de la cour de Marie-Antoinette...
http://whitney.org/
http://www.frick.org

Julien Lambert