Black Movie, le Festival de cinéma des autres mondes, s’installe une nouvelle fois à Genève.
Du 30 janvier au 8 février, Black Movie s’installe à la Maison des arts du Grütli et au Spoutnik. Festival de cinéma des autres mondes, il propose
une cinquantaine de films allant de la fiction au documentaire, du
long-métrage au format court.
D’Asie, d’Amérique latine ou d’Afrique, ces images sont des véritables possibilités d’évasion offertes aux spectateurs curieux. Des rencontres avec les réalisateurs sont aussi possibles car nombreux sont les artistes invités. Pour regrouper la variété des voyages, huit sections sont organisées cette année. Clap !
Fils de…
Dans sa recherche sur les origines, Black Movie propose « Fils de… », une thématique dans laquelle six films s’interrogent sur la transmission de l’héritage paternel et le climat de révolte – explosive ou silencieuse – qui accompagne le passage à l’âge adulte. Avec trois films argentins et un mexicain, cette thématique a une forte consonance latine. A découvrir notamment : La sangre brota de Pablo Fendrik dans lequel un père de famille tente de sauver les siens d’eux-mêmes. Un film électrochoc à l’errance brûlante et à l’esthétique forte.
L’Asie
Destination les Philippines avec une réflexion sur le « Nouveau cinéma vérité ». Six films sont proposés dans ce cadre et représentent autant d’observation du quotidien : culture hip-hop, prostitution, téléréalité, pornographie et vol font en effet partie de la réalité philippine. Le mercredi 4 février, une table ronde pose la question de la transformation amenée par le numérique. Cette évolution technique permet l’émergence d’un cinéma moins cher sans per-dre en qualité. Un bon exemple : le cinéma philippin.
Plus à l’est, la troisième section « Sabre, sexe et sake » revient sur le cinéma japonais des années 70, quand l’avènement de la télévision entraîne la multiplication d’images de plus en plus osées au cinéma. Une dizaine de films traitent de « l’Empire des sens » comme de « L’Empire des crapules ». Une conférence sur l’érotisme dans le cinéma japonais aborde le jeudi 5 février cette contre-culture : sexualité, prostitution, violence mais aussi naissance d’une esthétique…
A découvrir !
Comment se porte le cinéma en Corée du nord ? Black Movie propose quatre films réalisés par les professionnels du Parti. Ils viennent servir la cause révolutionnaire en terre romande et plonger le public dans des mélodrames idéologiques sur fond de chants patriotiques. Rare !
L’Afrique noire
Autre découverte, les « Ecrans noirs », cinq films d’Afrique noire. Réalisés avec une grande liberté d’expression, ils traitent du milieu de la musique, du sport, du féminisme, sans oublier un documentaire politique sur la situation au Cameroun. Plus qu’instructif !
L’Argentine
Expérience renouvelée, le festival Black Movie invite une structure cinématographique indépendante : l’argentine Rizoma Films avec cinq films dont un court. Le lundi 2 février, une table ronde accompagne cette rencontre entre deux cultures cinématographiques différentes mais qui ont quelque part des difficultés de production comparables.
Melting pot
Dans la section « A Suivre », Black Movie garde un regard attentif sur des cinéastes découverts par le passé. De grandes rencontres sont au programme dont The Rebirth de Masahiro Kobayashi, Léopard d’or au Festival du film de Locarno 2007. Un homme vit en retrait au nord du Japon et rencontre une femme dont la fille a assassiné sa fille un an auparavant. La tension et l’émotion est le moteur de ce magnifique film à fleur de peau. Autre coup de cœur, Dernier Maquis de Rabah Ameur-Zaïmeche présente la vie dans une entreprise de palettes. De cette situation particulière naît une fresque sociale sensible et originale. Troublant !
La dernière section de ce riche festival est expérimentale. Elle s’intitule « nuits blanches » et présente des films déjantés pour jeunes cinéphiles et amateurs de sensations fortes.
A noter que les enfants ont aussi droit à leur festival avec le mini Black Movie qui est organisé dans plusieurs maisons de quartier et centres de loisirs de la ville. Tout un programme !
Sophie Eigenmann
Plus d’informations sur le site www.blackmovie.ch
ou par téléphone au 076 513 77 48.