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Victoria Hall, Genève
Portrait : Carlo Rizzi

Carlo Rizzi : au Victoria Hall le 28 septembre 2010.

Article mis en ligne le septembre 2010
dernière modification le 30 septembre 2010

par Pierre JAQUET

Il ne donne pas d’interviews. Il ne figure pas l’avant-scène, et pourtant ce maestro conduit une carrière riche de rencontres et de productions de qualité... où sa chère Italie occupe une place centrale.

Un fils de Verdi
Né à Milan en 1960, Carlo Rizzi – il n’a rien à voir avec l’un des héros du film « le Parrain » ! – appartient à la catégorie des spécialistes du bel canto italien. Dès le début de ses études au Conservatoire, le musicien s’oriente vers l’opéra, plus spécialement les compositions de son pays, même s’il ne cessera jamais de diriger le « grand répertoire symphonique ». Sa carrière débute véritablement en 1985, lorsqu’il gagne le concours Toscanini à Parme. Dans les années 80 et 90 l’artiste travaille avec différentes formations en terres anglo-saxonnes : Angleterre, Pays de Galles - il a appris le Gallois !), mais aussi Australie. Sa carrière, qui ne l’a jamais vu se couper entièrement de son pays, l’amène à multiplier les collaborations. Sans poste fixe, l’homme dirige partout : Avec l’Orchestre d’Indianapolis, le Milwaukee Symphony Orchestra, l’Orchestre d’Utah, le Philharmonique de Hong-Kong, l’Orchestre de la Radio néerlandaise, l’Orchestre National de France... Il y a quelque mois, Zurich a mis à l’affiche une nouvelle production de Simon Boccanegra, un des opéras de Verdi les plus difficiles à monter sur scène. En mai 2011, Carlo Rizzi présidera le jury du concours « Reine Elisabeth » à Bruxelles.

Carlo Rizzi

Nul ne s’étonnera d’observer, chez ce spécialiste de l’art lyrique, un soin pointilleux accordé aux soli, (des chanteurs et des instruments, qui émaillent la partition tout autant qu’aux ensembles. Le plus souvent, la critique souligne sa direction forte et rythmée, ce qui n’étonnera guère venant d’un Italien ! C’est un patron au tempérament affirmé, certes, mais qui n’écrase jamais ses chanteurs. De son physique même se dégage une bonhomie propre à mettre à l’aise chacun. Carlo Rizzi se place plutôt en accompagnateur, en coordinateur, un critique allant jusqu’à le qualifier de « chef conciliant » ! Pour le chef, « la vraie musique doit parler spontanément d’elle-même ». Attentif au chant, ce musicien fait de l’orchestre un véritable personnage et sous sa conduite, les instruments
 se parent de couleurs tantôt noires ou sombres, tantôt lumineuses et rayonnantes.

A Lyon, au mois de mai dernier, le conducteur a délaissé son répertoire fétiche pour conduire le concerto pour violon de Mendelssohn. Il s’agissait en effet d’accompagner un certain... Marco Rizzi, son frère ! La famille qui compte ? Voilà une autre façon d’être très Italien !

Parmi les parutions récentes, signalons une version en anglais de Katia Kabanova, de Janacek, parue chez Chandos, dont la critique a salué l’urgence dramatique, et surtout un CD/DVD de la Traviata - enregistrée en public au Festival de Salzbourg - publiés par DGG. La critique est unanime à en souligner l’incandescence ! Toujours la fougue italienne...

Pierre Jaquet

Victoria Hall, Rue Général-Dufour 14, Genève. Mardi 28 septembre 2010 à 19h30.
Direction : Carlo Rizzi ; Solistes : Malin Hartelius, soprano ; Javier Camarena, ténor ; Franco Pomponi, baryton ; Pavel Daniluk, basse. Orchestre et Chœur de l’Opéra de Zurich G. Bizet : « Les Pêcheurs de perles », opéra en trois actes (1863), Livret d’Eugène Cormon et Michel Carré. Version de concert.

Location : Service culturel Migros Genève