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Teatro Regio, Parme
Parme : “I Vespri siciliani“

Belle conception de Pier Luigi Pizzi, avec orchestre, chœurs et voix à l’unisson.

Article mis en ligne le 1er décembre 2010
dernière modification le 16 décembre 2011

par Frank FREDENRICH

Cela avait déjà été relaté dans ces colonnes, les Italiens ne connaissent pas la retraite à 60 ans, en tous cas dans le domaine de l’art lyrique. Ainsi, du côté de Parme, on fait confiance aux valeurs sûres à lors du Festival Verdi, occasion annuelle de célébrer le natif de Busseto que la capitale de l’ancien duché s’est en quelque sorte approprié.

I Vespri siciliani - dont il faut rappeler que la version en italien a été créée précisément à Parme en 1855 - étaient à l’affiche du Teatro Regio et cela a été pour Pier Luigi Pizzi l’occasion de saluer en images et costumes non pas une improbable Palerme du 13e siècle voulue par le livret, mais bien plutôt le Risorgimento dont on commence à célébrer le 150e anniversaire dans la péninsule. Ayant conçu aussi bien la mise en scène, la scénographie et les costumes, Pier Luigi Pizzi proposait un décor très dépouillé dans chaque acte, cherchant plutôt à mettre en exergue les protagonistes, figurants inclus, donnant ainsi la priorité à une imagerie populaire soulignant la révolte transalpine face aux Français. Supprimant le quatrième mur et utilisant toute la salle du Regio pour symboliser sans doute l’italianité de tout le public, le metteur en scène jouait la carte d’un nationalisme idéalisé, la représentation se terminant par une pluie de drapeaux tricolores version italienne.

« I Vespri siciliani » avec Leo Nucci et Daniela Dessi.
Foto Roberto Ricci Teatro Regio di Parma

L’Orchestre et les Chœurs du Teatro Regio excellemment dirigés par Massimo Zanetti et les voix expérimentées et très appréciées par le public étaient à l’unisson de cet univers très “couleur locale“, avec notamment Leo Nucci qui incarne un Guido di Monforte noble sur lequel les années ne semblent pas avoir de prise. Appartenant en quelque sorte à la génération suivante, Giacomo Prestia confère des accents héroïques au personnage de Giovanni alors que Daniela Dessi (la Duchesse Elena) séduit par sa musicalité dans les moments de raffinement expressif, mais la voix se révèle fragile dans les vocalises. Remplaçant au pied levé, et la partition dans les mains, Fabio Armiliato malade, le jeune Coréen Kim Yun Go - encore étudiant au Conservatoire de Parme – bien chantant et avec une diction claire était un Arrigo tout à fait honorable à défaut de marquer les esprits.

Frank Fredenrich