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A l’opéra de Nice
Nice : “Teseo“
Article mis en ligne le mai 2007
dernière modification le 15 juillet 2007

par François JESTIN

On a connu soirée plus excitante que cette représentation du rare Teseo de Händel. Dans une mise en scène très baroque, on trouve quelques satisfactions du côté des voix, mais l’accompagnement instrumental est bien faible. Il reste juste au final, comme déjà énoncé, la rareté de l’œuvre.

Pour qui a dans l’oreille William Christie et ses Arts Florissants, Marc Minkowski et ses Musiciens du Louvre, ou bien encore Christophe Rousset et ses Talens lyriques, passer à Gilbert Bezzina et son Ensemble baroque de Nice est un peu difficile. A aucun moment la musique ne semble en effet prendre son envol, dessiner un relief, montrer du caractère et imposer le respect, vivre en quelque sorte. Le son produit en fosse demeure un accompagnement de l’action sur scène, souvent joli mais un peu soporifique au bout d’un moment, et cela au mieux des capacités des instrumentistes, capacités critiques pour certains pupitres (particulièrement les bois).

Jacek Laszczkowski (Teseo) © Alain Hanel

Chose peu commune, la distribution réunit trois solistes contre-ténors, bien différenciés vocalement. Si Pascal Bertin (Egeo) et le jeune Damien Guillon (Arcane) conduisent joliment leur ligne de chant, il en va tout autrement pour le cas Jacek Laszczkowski (Teseo). Hormis le volume énorme de certains aigus, son chant en force donne l’impression d’être désordonné, parfois même brutal, avec de nombreux défauts de justesse. Côté femmes, on retient d’abord le beau timbre, et la réelle agilité de Brigitte Hool (Agilea), alors que Valérie Gabail (Clizia) et Aurélia Legay (Medea) sont satisfaisantes.

La production de Gilbert Blin prend un parti résolument baroque : les costumes et coiffures sont riches, colorées, brillantes, devant des décors néoclassiques intégralement réalisés en toiles peintes, y compris les lustres ou la grotte de Médée. Le jeu des acteurs est cependant très réduit, ou assez stéréotypé par moments, renforçant l’impression de statisme du spectacle. Il faut reconnaître que Teseo n’est pas un modèle d’action, et sans doute avouer aussi en conclusion que cet opéra n’est probablement pas le plus grand chef-d’œuvre de la vaste production de Händel.

François Jestin

Händel : TESEO : le 20 mars 2007 à l’Opéra de Nice