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Opéra de Nice
Nice : “La Rondine“

L’Opéra de Nice proposait La Rondine sans éclat.

Article mis en ligne le février 2009
dernière modification le 17 mars 2009

par François JESTIN

La Rondine – l’Hirondelle – de Puccini n’a jamais volé à la hauteur de ses Tosca, Butterfly ou Turandot. Cela se confirme à Nice.

Montée en coproduction avec le festival de Torre del Lago, où elle a été représentée à l’été 2007 – cette Rondine vient donc clore à Nice l’année Puccini, 2008 marquant le 150ème anniversaire de la naissance du compositeur.

« La Rondine » Acte 1
© Opéra de Nice

Le chef d’orchestre Alberto Veronesi – qui tenait déjà la baguette à Torre del Lago – défend la partition avec énergie et enthousiasme, quitte à faire sonner franchement l’orchestre par moments, et il a tendance par ailleurs à amplifier le sentimentalisme un peu dégoulinant de certains passages, particulièrement à l’acte I. On relève également une direction plutôt chaotique des chœurs, par exemple pas bien en place à l’attaque de l’acte II. Daria Masiero (Magda) est une soprano de grand format vocal, et visiblement à l’aise physiquement dans ce rôle de demi-mondaine, dont la seule faiblesse est le grave, sourd dès la zone du bas medium. Son amoureux, le ténor argentin Giorgio Casciarri (Ruggero) est en revanche une vraie déception : gros cheveu sur la langue, instrument instable (il chante carrément faux dans le duo, puis le quatuor du II), et ce ne sont pas 3 ou 4 fortissimi éclatants – mais proches de hurlements – qui vont racheter le tout.
L’autre couple, formé par Diletta Rizzo Marin (Lisette) et Florian Laconi (Prunier) est lui très musical et bien chantant. Mise en scène par Lorenzo Amato, la réalisation visuelle tient beaucoup aux décors et costumes signés de l’artiste Nall. Le thème de l’hirondelle est récurrent, imprimé sur les robes et parois latérales de l’acte I, deux danseurs ponctuant la représentation de mouvements chorégraphiques d’oiseaux, imaginés par Giancarlo Stiscia. L’acte II enchaîne, sans précipité, sur un café Bullier à l’ambiance baba-cool années 1970, avec narguilés et boule à facettes, puis le plateau se dégage pour le III, sur la Côte d’azur. Dans le jardin de cette belle villa, Magda et le couple de danseurs terminent tristement en cage, impression qui domine chez les spectateurs, qui applaudissent poliment au rideau final.

François Jestin

Puccini : LA RONDINE : le 7 décembre 2008 à l’Opéra de Nice