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Musiques d’aujourd’hui à Nice
Nice : Festival Manca
Article mis en ligne le décembre 2006
dernière modification le 19 juin 2007

par Pierre-René SERNA

“Les points cardinaux” portent la bannière du dernier Manca, le festival des musiques d’aujourd’hui de Nice, qui fait ainsi le pont entre l’Occident et ses correspondances extra-européennes.

En ouverture de festival, le Tibet et le Japon sont à l’honneur. Le premier pour un spectacle chorégraphique de la compagnie Susan Buirge, sur des musiques de Jonathan Harvey. Au théâtre de Grasse, le public remplit jusqu’au dernier strapontin pour écouter et voir des résonances et gestuelles planantes, aidées du savoir-faire du percussionniste Jean-Paul Bernard.
Au délicieusement évocateur Musée des Arts asiatiques, la jeune école de composition japonaise et ses émules français exposent leurs dernières créations, avec le recours de la danseuse Yumi Fujitani, de la mezzo Marie Kobayashi, du percussionniste Jean Geoffroy et du saxophoniste Claude Delangle. C’est du reste ce dernier, et son amour partagé pour l’instrument d’Adolphe Sax et le pays du soleil levant, qui a conçu le spectacle. Une espèce de ravissement, où chaque pièce trouve sa place dans une immanence générale. Et s’il ne fallait en citer qu’une, choisissons la création mondiale de Deux Poèmes du compositeur Masakusa Natsuda, et son subtil mariage des timbres.

Hugues Dufourt

Mais l’impression la plus forte est pour le concert de l’Orchestre philharmonique de Nice, belle phalange en vérité, à l’Opéra, belle salle s’il en est, signée Garnier. Le Cyprès blanc d’Hugues Dufourt bénéficie d’une nouvelle lecture, dont l’effet nous a paru plus achevé que lors de sa création il y a deux ans au festival Musica de Strasbourg.
Les désormais classiques Métaboles d’Henri Dutilleux, où l’orchestre déploie sa palette virtuose, préparent l’attention pour le sommet du concert : l’irradiant Konx-Om-Pax du plus puissamment singulier compositeur de l’après-guerre, Giacinto Scelsi. Et Marco Guidarini de démontrer en fois encore ses vertus exceptionnelles de chef face à une phalange qu’il porte désormais au plus haut.

Pierre-René Serna