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Festivals d’été
Munich et Salzbourg : rendez-vous musicaux

Munich et Salzburg rivalisent d’originalité et de prestige pour attirer la foule des festivaliers estivaux.

Article mis en ligne le juillet 2007
dernière modification le 20 juillet 2007

par Eric POUSAZ

Munich et Salzburg rivalisent d’originalité et de prestige pour attirer la foule des festivaliers estivaux. Alors que Munich se concentre essentiellement sur l’opéra, Salzbourg offre une palette large de concerts et représentations balayant tous les arts de la scène, sauf le ballet…

Munich où l’opéra dans tous ses états
Pendant le mois de juillet, traditionnellement dévolu au Festival, l’Opéra d’Etat de Bavière ne se contente pas d’offrir des reprises prestigieuses de ses spectacles de la saison hivernale mais tente de créer l’événement en ajoutant chaque fois de nouvelles productions à son répertoire pendant son mois de festival. Cette année, l’opéra munichois proposera la création mondiale d’une œuvre de Unsuk Chin écrite d’après le célèbre roman de Lewis Carroll Alice au pays des merveilles. L’œuvre sera créée sous la direction de Kent Nagano, le patron de la maison depuis le début de la saison 2006/2007 et la réalisation scénique en sera confiée à un artiste surréaliste très demandé : Achim Freyer (Notons que Placido Domingo, directeur du Los Angeles Opera, vient de lui commander la réalisation d’un nouveau Ring de Wagner…) Première le 4 juillet, reprise le 7.
Une autre première, qui aura lieu, elle, au Prinzregenten-theater – qui est en fait l’exacte copie du Festspielhaus de Bayreuth que s’est fait construire Ludwig II à Munich – sera consacrée au Turco in Italia de Rossini, mis en scène par Christoph Loy dont les Genevois viennent d’applaudir la réalisation d’Ariadne auf Naxos. (Première le 21 juillet, reprises les 23, 25 & 29 juillet).
Dernière création : celle d’un ouvrage musical pour adolescents intitulé Liebe. Nur Liebe (les 25 et 26 juillet).
Parmi les reprises, signalons l’intéressant diptyque que forment Das Gehege, une œuvre de Wolfgang Rihm créée en automne dernier, et Salomé de Richard Strauss, deux ouvrages également placés sous la direction de Kent Nagano. Représentations les 2 & 6 juillet). Troisième ouvrage dirigé par le maître de maison : l’impressionnante Khovantchina de Moussorgsky dans l’orchestration de Chostakovitch et Stravinsky pour le final (les 10 & 14 juillet)

Les autres représentations, proposées avec des distributions plutôt royales, comblent les ‘vides’ pendant tout ce mois de juillet. Cosi fan tutte de Mozart est donné les 1er et 3 juillet, Roberto Devereux de Donizetti le 5 juillet (avec Edita Gruberova en vedette), Alcina de Haendel les 7, 9 & 12 juillet (avec Vesselina Kasarova et Anja Harteros, Eva lors des Maîtres Chanteurs en décembre dernier à Genève), Norma de Bellini le 11 juillet (de nouveau avec Gruberova en star), Le Chevalier à la Rose le 15 juillet, Luisa Miller de Verdi les 17 & 20 juillet, Werther de Massenet (avec Piotr Beczala et Sophie Koch) les 18 & 21 juillet, Les Noces de Figaro (avec Simon Keenlyside en Comte et Anja Harteros en Comtesse) les 19 & 23 juillet, Orlando de Haendel (avec l’exceptionnel Paul Daniels dans le rôle titre) les 22 & 25 juillet, Rigoletto le 24 juillet, Le Vaisseau fantôme les 26 & 29 juillet, Fidelio le 30 juillet et la traditionnelle soirée de clôture réservée, comme chaque année, aux Maîtres-Chanteurs de Nüremberg (avec notamment Klaus Floran Vogt dans le rôle où il a brillé sur le plateau du Grand Théâtre (le 31 juillet).
Le programme s’enrichit de grands concerts symphoniques, de soirées de ballet (notamment la reconstruction du Corsaire, un ballet à la musique duquel ont collaboré plusieurs compositeurs français célèbres de l’époque), des soirées de lieder, de musique de chambre et même des concerts de jazz.

Salzbourg : Une offre pléthorique
Il est impossible de détailler ici le programme du festival qui doit pouvoir se targuer d’offrir le plus de manifestations en un minimum de temps (des derniers jours de juillet à la fin août). En voici les grandes lignes :
Concerts symphoniques : Les Philharmoniques de Vienne et de Berlin se taillent la part du lion sur l’affiche des concerts (neuf soirées pour Vienne, trois pour Berlin). Les plus grands chefs (Riccardo Muti, Franz Welser-Möst, Nikolaus Harnoncourt, Daniel Harding, Daniel Barenboim d’un côté, Simon Rattle de l’autre) et les artistes les plus courtisés par les médias (Anna Netrebko, Elena Garanca, Alfred Brendel, Gérard Depardieu (propulsé récitant dans le Lelio de Berlioz), Renée Fleming, Michael Schade, Guidon Kremer, - et j’en passe) se partageront les faveurs d’un public friand d’events uniques…
D’autres formations orchestrales feront une escale plus courte sur les bords de la Salzach, comme l’Orchestre du Concertgebouw d’Amsterdam, l’Israel Philharmonic Orchestra, les Orchestres des radios bavaroises et autrichiennes et cet étonnant West Eastern Divan Orchestra qu’a fondé Barenboim avec la complicité de musiciens tant arabes que palestiniens pour surmonter certaine frontière qui n’en finit pas de tuer des innocents.

Théâtre. Offre impressionnante, là aussi, avec des pièces de Thomas Bernhard (Une Fête pour Boris), de Heiner Müller (Quatuor), de Shakespeare (Le Songe d’une Nuit d’Eté) ainsi que diverses créations comme Molière, une Passion avec la complicité de Luc Perceval ou encore des réalisations théâtrales collectifs en français (en provenance de Belgique) ou en italien (en provenance de Rimini). Et il ne faudrait pas oublier le spectacle joué chaque année depuis la création du festival : le célèbre Jedermann de Hugo von Hofmannsthal joué sur le parvis de la grandiose cathédrale baroque de Salzbourg.

Valery Gergiev © Johann Ljungstroem

Opéra. Après l’indigestion Mozart programmée l’an passé, l’affiche se concentre de nouveau sur quelques moments forts proposés un plus grand nombre de fois (ce qui réjouira ceux qui veulent se mettre en chasse pour des places qui, en cette fin mai, ne sont pas encore toutes vendues !). Au programme : le rare Benvenuto Cellini de Berlioz donné au Grosses Festspielhaus les 10, 15, 18, 21, 26 & 30 août sous la direction de Valery Giergiev avec Neil Shicoff en vedette, la non moins rare Armida de Rossini proposée à la Felsenreitschule les 28 juillet & 2, 4, 7, 11, 14 & 19 août sous la direction d’Ivor Bolton et avec la collaboration de Christoph Loy pour la mise en scène. Le Freischütz sera, lui, donné dans le Théâtre pour Mozart (comme a été rebaptisé le Kleines Festspielhaus) les 3, 5, 13, 16, 2, 23 & 27 août avec Peter Seiffert et sa femme dans les rôles principaux. Dernière première : Eugène Onéguine de Tchaïkovski placé sous la direction de Daniel Barenboim les 29 juillet, 1, 8, 11, 14 & 19 août au Grosses Festspielhaus. Deux spectacles en reprise : les Noces de Figaro que Claus Guth avait signées en ouverture du Festival l’an passé (les 12, 15, 17, 22, 24 & 36 août) ainsi que le tandem formé de Bastien et Bastienne et du Directeur de Théâtre du même Mozart.

Récitals : les grands noms du piano se donnent également rendez-vous l’été à Salzbourg. Cette année verra se succéder les noms de Uchida, Brendel, Kissin, Pletnev entre autres… (Pour plus de détails, prière de se référer au site du Festival qui donne les programmes complets de chaque manifestation sous une forme exceptionnellement claire !...)

Eric Pousaz