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Opéra de Montpellier, Corum
Montpellier : “Samson et Dalila“

Samson s’est révélé décevant...

Article mis en ligne le mars 2011
dernière modification le 28 août 2011

par François JESTIN

Après Marseille au mois de novembre (voir chronique), l’Opéra de Montpellier propose lui aussi un Samson et Dalila en version de concert, dans une distribution complètement différente.

Sur la scène du Corum (puisque l’Opéra-Comédie est fermé toute la saison pour travaux), la soirée aurait sans doute été idéale avec un Samson autre que Badri Maisuradze. Le ténor géorgien peut faire illusion quelques secondes avec des aigus claironnants, une sérieuse assise dans le grave, et une couleur vocale très sombre, mais la diction est une telle bouillie qu’il perd toute crédibilité. Le chanteur semble par ailleurs très peu concerné par le déroulement de l’intrigue, en tournant méthodiquement les pages de sa partition, et sa prestation s’avère finalement encore moins convaincante que ses apparitions en Radamès (SM 208) et Otello (SM 220), en concert ici-même ces deux dernières saisons.

Lawrence Foster
© Luc Jennepin

En comparaison, le français de Hadar Halevy (Dalila) est excellent – très correct en valeur absolue – et le timbre superbe, même si la voix n’est pas aussi large que celle d’Olga Borodina à Marseille. La chanteuse donne aussi un supplément d’interprétation en vivant le drame, tout en restant dans les limites d’une version concertante. L’intelligibilité du texte chez Marc Barrad (Le Grand Prêtre) est un régal. Le vibrato est particulièrement équilibré, le volume et l’autorité sont délivrés sans agressivité superflue : une véritable force tranquille. A signaler également les interventions impeccables des deux impressionnantes basses Nicolas Cavallier (Un vieil Hébreu) et David Bizic (Abimelech).

L’Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon, placé sous la baguette de son directeur musical Lawrence Foster, propose des rythmes contrastés aux échos berlioziens. La direction est variée et passe de la délicatesse au brillant (cuivres et percussions), quitte à se laisser griser par le volume pendant quelques mesures, ceci au détriment du confort vocal des chanteurs. Les chœurs de Montpellier, renforcés par ceux d’Angers Nantes Opéra, sont splendides ce soir, autant pour la puissance que dans les passages plus intimistes, comme le petit ensemble d’hommes à l’entrée du vieil Hébreu, ou encore les chœurs féminins pour l’entrée de Dalila.

François Jestin

Saint-Saëns : SAMSON ET DALILA - le 21 janvier 2010 au Corum de Montpellier