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Opéra de Montpellier – Corum
Montpellier : “Otello“

Belle prestation de Lawrence Foster et de son orchestre pour cet Otello de concert.

Article mis en ligne le mars 2010
dernière modification le 21 mars 2010

par François JESTIN

Un Otello monumental, donné en version de concert dans la grande salle du Corum : musique convaincante, mais des faiblesses dans la distribution des premiers
rôles.

Après une Aida quelque peu défigurée musicalement en ouverture de la dernière saison (voir SM 208), la formule du Verdi en version de concert est reconduite, pour un résultat bien plus satisfaisant. C’est à présent Lawrence Foster, Directeur Musical de l’Opéra et Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon, qui tient la baguette.

Les pulsations de la partition sont respectées, et les nuances s’échelonnent entre quelques déferlements de décibels (comme la tempête du début) et certains murmures instrumentaux (début du IV). Les chœurs et chœurs supplémentaires sont venus en masse sur la scène du Corum, et participent avec grand enthousiasme aux climax musicaux. La dynamique et la réactivité de cette grosse masse chorale sont toutefois limitées (piani subiti perfectibles), tandis que la courte intervention du chœur d’enfant est joliment menée.

Répétitions d’« Otello » : Badri Maisuradze et Barbara Haveman
© Marc Ginot / Opéra National de Montpellier

Aux côtés de seconds rôles agréables (dont les beaux Cassio de Maurizio Pace et Lodovico de Christian Helmer), le plus solide des trois protagonistes est le baryton Sergey Murzaev, dont la voix sombre, sonore et démoniaque convient très bien au méchant Iago. Lorsqu’on garde en mémoire les apparitions en scène de Barbara Haveman (dont ses marquantes Jenufa ou Dame de Pique à Monte-Carlo), on se dit que la Desdemona de Verdi n’est vraiment pas ce qui lui convient le mieux. Regard constamment scotché à la partition, accent peu italien, quelques notes légèrement en-dessous, on sent la soprano très inconfortable pendant la soirée. La voix ne s’épanouit et ne s’arrondit gracieusement qu’au dernier acte, pendant l’air du Saule, … ce qui n’est déjà pas si mal !

Quant au rôle-titre, le Géorgien Badri Maisuradze possède certes des moyens spectaculaires : très large étendue vocale, graves pleins, certains aigus puissants. Il s’efforce également d’agrémenter son chant de piani réussis, mais tout cela ne peut faire oublier un timbre très voilé et peu séduisant intrinsèquement, ainsi qu’une diction assez approximative. Au final, Lawrence Foster et son orchestre sont les triomphateurs de la soirée.

François Jestin

Verdi : OTELLO : le 2 février 2010 à l’Opéra de Montpellier – Corum