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Opéra de Montpellier - Corum
Montpellier : “Aida“

Malheureuse Aida en version de concert à Montpellier.

Article mis en ligne le novembre 2008
dernière modification le 12 décembre 2008

par François JESTIN

Quel est l’intérêt de cette Aida en version de concert, sinon éventuellement de rentrer dans le livre des records de l’Aida la plus rapide de l’histoire ?

Comment expliquer en effet la coupure des ballets aux actes I et II ? S’agit-il de musique de 2ème choix, ou bien l’ouvrage est-il déjà si long (2h30 environ) qu’il faille en couper 7 minutes ? Autre éventuel argument : de la musique de ballet sans danseurs devient inaudible ! Mais alors pourquoi, sous prétexte d’absence de décors et costumes, ne pas couper carrément la scène de la marche triomphale ?

Hasmik Papian

Outre l’objectif respectable d’inscription dans ce fameux livre des records, cette coupure aurait eu l’autre avantage de nous épargner l’une des trois trompettes, installées au balcon à jardin, qui produit de trop nombreux couacs pour ne pas se faire remarquer. Le chef d’orchestre Alain Altinoglu surprend, mais en mal : si le son des passages lents est raffiné (superbe accompagnement de l’air du Nil), les accélérations à peu près systématiques sur chaque finale finissent par dénaturer le rythme, et nous rapprocher d’un style pompier d’un autre âge.
La soprano Hasmik Papian (Aida) maîtrise le rôle, avec des aigus puissamment projetés, ainsi qu’une capacité à émettre de subtils piani ; sa seule faiblesse demeure un son enlaidi dans le chant rapide et non forte, qui ressemble à un style parlé. Nora Gubisch possède le timbre d’Amneris, mais n’en a pas exactement le format vocal : quelques graves sont absents, certains aigus sont à la limite du cri, et plusieurs accents sonnent vulgaires, pas vraiment dignes de la fille du Roi d’Egypte. Les premières notes du ténor Badri Maisuradze (Radames) évoquent un baryton tellement le timbre est sombre, et souvent voilé. Mais les aigus sont toutefois présents, et après quelques problèmes de gestion du souffle au démarrage, il utilise de plus en plus sa voix de tête aux actes III et IV, ce qui n’est pas plus mal ! Le baryton Nigel Smith (Amonasro) fait valoir un beau grain de voix, mais manque d’ampleur, et côté basses, le Roi d’Egypte Konstantin Gorny est bien mieux timbré que Martin Tzonev (Ramfis).
Les chœurs sont satisfaisants, sans plus, avec un manque d’homogénéité des hommes aux I et II, et beaucoup mieux les chœurs des prêtres backstage aux III et IV.

François Jestin

Verdi : AIDA : le 3 octobre 2008 à l’Opéra de Montpellier - Corum