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Opéra de Marseille
Marseille : “Cendrillon“

A l’opéra, une Cendrillon peut en cacher une autre, pour le plaisir des petits et des grands.

Article mis en ligne le février 2010
dernière modification le 24 février 2010

par François JESTIN

Pour célébrer la fin d’année, la rare Cendrillon de Massenet est une alternative intéressante aux plus classiques Chauve-souris, Veuve joyeuse et autre Vie parisienne.

L’ouvrage, sur un livret d’Henri Cain tiré du conte de Perrault, n’est pas toujours très « linéaire », avec un découpage assez cloisonné entre les différentes scènes, mais la partition regorge de pépites (de très beaux airs et duos, entre Pandolphe et Cendrillon, puis le Prince et Cendrillon, ou encore un passage original a capella, etc).
Marseille accueille la production de Renaud Doucet, montée pour l’opéra de Montréal, où la féerie et l’humour marchent ensemble, avec comme thème l’Amérique des années 1950. Cendrillon habite une cuisine rose bonbon équipée de l’électroménager dernier cri (superbe « fridge » géant).

« Cendrillon » de Massenet avec Marie-Ange Todorovitch (Madame de la Haltière)
© Christian Dresse

Le bal princier se déroule ensuite au « Palace », avec de belles danseuses dans une ambiance de cabaret, puis c’est dans un drive-in que le prince et Cendrillon – à la recherche l’un de l’autre – se retrouveront devant une voiture géante, tout en regardant des films de célèbres mariages princiers. Les décors et costumes d’André Barbe, excentriques et flashy dans le choix des couleurs, sont très réussis. C’est un couple de chanteurs canadiens qui tient la vedette : Julie Boulianne (Cendrillon / Lucette) est une mezzo au timbre riche, avec de beaux moyens, aux côtés du ténor délicat de Frédéric Antoun (le Prince charmant).

Autre rôle important, la Fée de Liliana Faraon est idéale pour sa diction et son soprano agile est un régal sur les nombreux passages d’agilité (elle rappelle beaucoup son aînée Ghyslaine Raphanel). Marie-Ange Todorovitch (Madame de la Haltière) est également très crédible dans son emploi de belle-mère méchante et agressive, tandis que François Le Roux (Pandolphe) paraît vocalement au bout du rouleau, avec une voix trop souvent complètement détimbrée.

La direction musicale de Cyril Diederich est équilibrée et sereine, avec un orchestre suffisamment virtuose, ce qui n’est pas le cas malheureusement des chœurs, qui chantent souvent en ordre dispersé.

François Jestin

Massenet : CENDRILLON : le 3 janvier 2010 à l’Opéra de Marseille