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Opéra de Marseille
Marseille : “Andrea Chenier“

Reprise d’une production de l’opéra de Monte-Carlo.

Article mis en ligne le novembre 2010
dernière modification le 12 décembre 2011

par François JESTIN

Ouverture de saison en demi-teinte à l’Opéra de Marseille, avec une représentation qui ne déclenche qu’un enthousiasme modéré dans le public.

Il faut préciser que la salle n’est pas pleine, ce qui est inhabituel pour un samedi soir à l’Opéra de Marseille, mais pas complètement étonnant, en considérant que ce titre n’attire les foules que lorsque de grands noms de chanteurs sont à l’affiche. C’était le cas à l’Opéra de Monte-Carlo en février 2009 (Roberto Alagna s’était finalement décommandé juste avant les répétitions…), d’où provient la production reprise à Marseille.

« Andrea Chenier », avec Irene Cerboncini (Maddalena di Coigny) et Zoran Todorovich (Andrea Chenier)
© Christian Dresse

La mise en scène de Claire Servais passe mieux que dans la salle Garnier, les dimensions du plateau autorisant un peu plus d’ampleur dans les mouvements, sans toutefois éviter certains clichés liés à une reconstitution historique. Sous la direction du chef Fabrizio Maria Carminati, l’orchestre et les chœurs sont globalement de bonne tenue, même si certains temps faibles sont encore évidents : qualité et justesse de quelques accords aux cordes, saturation des aigus des soprani.

Parmi les protagonistes, le baryton Marco di Felice (Carlo Gerard) est particulièrement solide, beau grain de voix magnifiquement projeté, mais de manière moins agressive qu’à Monte-Carlo. La soprano Irene Cerboncini (Maddalena di Coigny) semble assez transparente, peu concernée visuellement, et sans grand charme dans le medium. Le ténor Zoran Todorovich dans le rôle-titre est plein de bonnes intentions, et possède intrinsèquement les moyens du rôle, mais beaucoup d’aigus sont malheureusement chantés en-dessous, ce qui provoque un petit malaise chez les spectateurs (il sera annoncé malade à l’entracte). Les rôles secondaires sont bien tenus : Eugénie Grünewald est un peu caricaturale en Comtesse de Coigny, bien meilleure en Madelon, et Varduhi Abrahamyan est excellente en Bersi. Côté masculin, on remarque surtout les deux barytons superbement timbrés André Heyboer (Roucher) et Philippe Ermelier (Mathieu).

François Jestin

Giordano : ANDREA CHENIER : le 2 octobre 2010 à l’Opéra de Marseille