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Opéra de Lyon
Lyon : “Moscou, Quartier des cerises“

L’Opéra de Lyon offrait l’opérette de Chostakovitch en fin d’année.

Article mis en ligne le février 2010
dernière modification le 24 février 2010

par François JESTIN

Reprise de Tcheriomouchki (Moscou, Quartier des cerises), dans la production hilarante de Macha Makeïeff et Jérôme Deschamps.

Après sa création en décembre 2004, l’opérette de Chostakovitch tient donc une seconde fois l’affiche pour les fêtes de fin d’année à l’Opéra de Lyon, constituant ainsi une nouvelle preuve de l’originalité de la programmation locale.

Sur fond de crise du logement à Moscou, dans l’Union soviétique de Khrouchtchev en 1959, les couples se forment, se fâchent, se rabibochent. Le comique de situation joue à fond, surtout lorsque la bureaucratie s’en mêle, incarnée en premier lieu par les deux comédiens Marie-Christine Orry et Robert Horn. Ainsi la danse « du balai » de cette sévère femme en costume policier, lorsque celle-ci nettoie les débris du plafond qui s’effrite sérieusement, sous le poids de la furieuse « fête des voisins » au premier étage. Après une première scène au musée « d’Histoire et de Réédification de Moscou », exposant Spoutnik et autre urbanisme futuriste d’alors, c’est l’immeuble tant convoité qui fait office de décor principal : trois appartements sur chacun des trois niveaux, ce qui autorise un déroulé de plusieurs saynètes en parallèle. On pourrait même parler de Deschiens à tous les étages, avec ce mélange de costumes colorés, papiers peints criards et meubles en formica.

« Moscou, Quartier des Cerises »
© Michel Cavalca

La représentation est chantée en russe, avec dialogues en français teinté d’un savoureux accent slave, y compris chez les quelques chanteurs francophones égarés dans cette distribution presqu’exclusivement russe. La troupe est homogène vocalement, ce qui convient très bien à cette œuvre qui ne contient pas spécialement de grands airs de bravoure. Quelques voix se détachent du lot, comme la jolie soprano Elena Galitskaya (Lioussa), le baryton superbement timbré et stable Mikael Babajanyan (Drebedniov), ou encore la basse volumineuse et un brin caverneuse Gennady Bezzubenkov (Babourov). A l’autre extrême, le son produit par le ténor Andrey Ilyushnikov (Sergueï) paraît faible et peu assuré.

Le chef d’orchestre Kirill Karabits veille à ne pas couvrir le plateau, y compris en modulant le volume de la fanfare en fin d’acte I, lorsque les personnages se rendent en voiture au Quartier des Cerises.

François Jestin

Chostakovitch : MOSCOU, QUARTIER DES CERISES : le 15 décembre 2009 à Lyon