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A l’Opéra de Lyon
Lyon : “Le Roi malgré lui“

Magnifique production que ce Roi malgré lui. A revoir à Paris !

Article mis en ligne le avril 2009
dernière modification le 26 avril 2009

par François JESTIN

L’Opéra de Lyon reprend heureusement sa réjouissante production du Roi malgré lui, montée en 2005. Espérons cette fois que ce spectacle sera immortalisé par un DVD, il le vaut bien !

La mise en scène de Laurent Pelly surprend au démarrage : trois machinistes en blouse grise débarquent sur un plateau complètement nu, et – surprise ! – il faut apparemment jouer un opéra, ici et maintenant. C’est un peu le théâtre dans le théâtre, mais à la dernière minute. Les chanteurs enfilent leurs costumes à la hâte, on court chercher quelques éléments de décors, et on règle les mouvements par de grands gestes caricaturaux. Mais dès la célèbre Fête polonaise, en ouverture du 2ème acte, Pelly passe à autre chose et commence à utiliser sa très riche boîte à outils : scènes à grand spectacle, gags, humour à répétition, stéréotypes appuyés, mais aussi de beaux moments de poésie qui permettent de goûter sereinement aux magnifiques mélodies écrites par Chabrier. L’oreille est enchantée par une musique vive et bondissante, l’orchestre paraissant particulièrement appliqué et inspiré. C’est qu’au pupitre ce soir, la jeune Claire Levacher remplace, pour toute la série de représentations, le chef annoncé dans le programme de la saison. Le courant passe visiblement entre la fosse et la cheffe, qui reste également attentive au plateau. Le son des chœurs est de belle qualité et la diction est soignée, mais les choristes n’évitent pas de légers décalages (chœurs féminins) sur de rares démarrages, alors que d’autres passages, sans doute plus difficiles comme certains chœurs à canons, sont sans faille.

« Le Roi malgré lui », avec Magali Léger (Minka)
© Michel Cavalca

Deux protagonistes de la production de 2005 sont présents pour cette reprise : la délicieuse Magali Léger (Minka), magnifique dans ses passages élégiaques, mais parfois moins à l’aise musicalement dans quelques morceaux exigeant une voix plus corsée. L’autre rescapé est Franck Leguérinel, voix idéalement timbrée et sonore, qui « prend du galon » en enfilant l’habit du duc de Fritelli (Laurent Naouri en 2005), alors que Nabil Suliman le remplace dans le rôle de Laski, solide vocalement et très inquiétant visuellement. Jean-Sébastien Bou se tire avec les honneurs du rôle de baryton – parfois assez aigu – d’Henri de Valois, ainsi que Sophie Marin-Degor, distribuée en Alexina, partie délicate en raison de son étendue vocale. Le ténor Gordon Gietz (le Comte de Nangis) est vaillant, mais son français parlé est perfectible, tandis que les autres protagonistes se font aisément comprendre, sans avoir à lire les surtitres.
Le spectacle sera repris à Paris, du 27 avril au 5 mai à l’Opéra Comique, alors si vous passez par là…

François Jestin

Chabrier : LE ROI MALGRE LUI : le 26 février 2009 à l’Opéra de Lyon