Arts-Scènes
Slogan du site

Cinéma Danse Expositions Musique Opéra Spectacles Théâtre

A l’Opéra royal de Wallonie, Liège
Liège : “Maria Stuarda“

Compte-rendu de la dernière représentation de Maria Stuarda à l’Opéra de Liège.

Article mis en ligne le juillet 2008
dernière modification le 29 juillet 2008

par François JESTIN

Aléas du spectacle vivant, la dernière de Maria Stuarda à l’Opéra de Liège, a failli être annulée. Sauvée in extremis, la représentation – écourtée – a finalement eu lieu grâce à la jeune mezzo-soprano Diana Axentii qui chantait Anna et qui accepta de remplacer Marianna Pizzolato, souffrante, dans le rôle d’Elisabetta.

Construite comme la pièce de Schiller dont s’est librement inspiré le librettiste Giuseppe Bardari, sur les dernière heures de la Reine d’Ecosse, la partition de Donizetti s’articule autour de la confrontation entre les deux rivales (qui ne s’est pourtant pas produite) et culmine dans une longue scène finale, morceau de bravoure belcantiste où Maria se prépare à mourir entourée de ses fidèles. On aurait aimé qui la mise en scène de Francesco Esposito soit plus imaginative et ne se contente pas d’illustrer de façon convenue chaque scène, reliées entre elles par un décor unique tour à tour prison, palais et parc. Quelques jolis costumes, des lumières banales et un seul effet scénique, réussi, au moment où la hache du bourreau est censée s’abattre sur le cou de la condamnée, c’est peu. Mais quand Patrizia Ciofi incarne le rôle-titre, reconnaissons que ces réserves s’atténuent.

« Maria Stuarda » avec Patrizia Ciofi dans le rôle-titre
© Jacques Croisier

Annoncée à la rentrée dernière dans cet opéra pour plusieurs concerts à Lyon et à Paris avec Evelino Pido, la soprano italienne a préféré reporter cette prise de rôle et l’offrir au public liégeois qui ne l’avait pas encore applaudie. Son portrait tout en nuance de cette reine déchue, touchante par ses maladresses et son pouvoir de séduction, face à une Elisabetta hautaine et froide, est une réussite. Vocalement radieuse, son chant pure et engagé dépeint avec justesse les incertitudes et les humiliations de cette captive qui trouve encore la force d’élever son âme avant d’être décapitée. Joyau de cette représentation, l’étreignante prière finale, suivi de l’air extatique du « supplice » agrémenté par d’ineffables abbelimenti, ont transporté le public.

Federico Sacchi est un Talbot à la présence discrète mais efficace et au timbre racé, tandis que le ténor Danilo Formaggia (Roberto) manque de voix et d’une personnalité plus affirmée. Merci encore à Diana Axentii de s’être substituée à Marianna Pizzolato dans le rôle d’Elisabetta soutenue par le chef Luciano Acocella, décidément très à l’aise dans ce répertoire dont il connaît les faiblesses et les subtilités.

François Lesueur

Opéra Royal de Wallonie 11 mai 2008 : « Maria Stuarda » de Gaetano Donizetti.