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A l’opéra de Lausanne
Lausanne : “La Bohème“ de Puccini

La Bohème de Puccini se jouera à Lausanne les 22, 24, et 27 février 2008.

Article mis en ligne le février 2008
dernière modification le 5 février 2008

par Isabelle VON HILDEBRAND

Opéra sans histoire, sans intrigue, sans rebondissement et pourtant véritablement dramatique, La Bohème de Puccini se jouera à Lausanne les 22, 24, et 27 février 2008. L’occasion de se replonger dans ce célèbre opéra et de se réjouir de la mise en scène de Claude Stratz.

La mort de Mimi émeut profondément car elle sépare deux êtres qui s’aiment sincèrement et met en exergue la noblesse de Rodolfo, prêt à sacrifier leur amour pour tenter de sauver sa bien-aimée. Dans La Bohème, Puccini remplace les traditionnels actes par des tableaux, construisant son opéra sur quatre scènes sans autre fil conducteur que l’amour et la fugacité du bonheur. Dès les premières répliques échangées entre Rodolfo et Marcel, le ton est donné :
« L’amour est une cheminée qui consomme trop et trop vite… ». Inéluctablement, le froid et la tuberculose consumeront Mimi. L’opéra évolue ainsi au rythme d’analogies entre climat et amour, illustrant une perméabilité entre intériorité et extériorité propre au XIXe siècle.
Musicalement, la souplesse et la simplicité du chant illustrent alors les caractères des personnages. Par ailleurs, la récurrence du boire, du manger, de l’amour, de la dispute, de la précarité et de la maladie témoigne de la volonté de Puccini de faire de la vie quotidienne un thème essentiel. Les personnages ne sont pas des héros mais des êtres humains qui finissent par gâcher leur bonheur avec des inquiétudes et des disputes incessantes. D’ailleurs, le charme des mélodies tient à un mélange de sentimentalité et de nostalgie, signe de l’oscillation constante entre gaieté et tristesse, amour et désaccord, chaleur et froid glacial.
Le leitmotiv musical assume une fonction de liaison narrative entre les quatre tableaux et crée une sensation d’homogénéité. Dans la dernière scène, les motifs musicaux des tableaux précédents reviennent mais abrégés, altérés. La musique se détraque à l’instar de la vie des bohémiens : elle constitue le contre-point de cette scène qui en apparence pourrait laisser croire à un retour à la situation initiale.

A l’Opéra de Lausanne
La mise en scène de La Bohème sera une reprise de celle signée par Claude Stratz à l’Opéra de Lausanne en 2003. Le défunt Claude Stratz a dirigé la Comédie de Genève de 1989 à 1999, l’Ecole supérieure d’art dramatique de Genève (ESAD) de 1999 à 2001 et le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris de 2001 à 2007. Les décors et costumes seront assurés par Ezio Toffolutti, un proche collaborateur de Benno Besson et de Claude Stratz. Ezio Toffolutti, scénographe, costumier, peintre et metteur en scène de formation, a notamment collaboré avec Claude Stratz pour la création du Malade imaginaire de Molière à la Comédie française en 2001. L’Orchestre Sinfonietta de Lausanne sera dirigé par Mélanie Thiébaut – qui a déjà dirigé la production du Petit ramoneur de Benjamin Britten en mars 2007 à Lausanne –, le Chœur de l’Opéra de Lausanne par Véronique Carrot et la Maîtrise du Conservatoire par Yves Bugnon.
En ce qui concerne la distribution vocale, Nataliya Kovalova incarnera la belle et fragile Mimi, comme en 1999 à l’Opéra de Wroclaw et en 2001 à l’Opéra de Düsseldorf. On se réjouit également d’entendre Stefano Secco, vainqueur de nombreux prix internationaux, dans le rôle de Rodolfo. En effet, Stefano Secco chante notamment à La Scala, à la Fenice, à l’Opernhaus de Zürich, au Grand Théâtre de Genève, au Staatsoper de Vienne et à l’Opéra Bastille. Marc Barrard a récemment fait ses débuts à La Scala de Milan avec le rôle de Golaud dans Pelléas et Mélisande et interprétera Marcello pour la première fois sur scène. La carrière de la Roumaine Teodora Gheorghui n’est pas en rade non plus puisqu’à son rôle de Musetta succéderont ceux de Sophie dans Rosenkavalier, d’Adina dans L’elisir d’amore et de la Reine de la nuit dans Die Zauberflöte à l’Opéra de Vienne. Maurizio Lo Piccolo aura, quant à lui, l’occasion de reprendre son personnage de Colline qu’il a déjà chanté au Festival Puccini 2006 à Torre del Lago. Pour finir, le lauréat du concours des Voix d’or Marc Mazuir prêtera sa voix au personnage de Schaunard et le soliste et metteur en scène Hervé Hennequin endossera une double casquette en assumant alternativement les rôles de Benoît et d’Alcindro.
En résumé, on a de quoi se réjouir d’une distribution qui, alternant chanteurs confirmés et figures montantes, nous réserve très certainement de belles surprises.

Isabelle von Hildebrand

Loc. et Rés. : tél. +41 21/310.16.00