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Grand Théâtre de Genève
Entretien : Jean-Yves Ossonce

Jean-Yves Ossonce dirigera L’Étoile au Grand Théâtre. Rencontre.

Article mis en ligne le novembre 2009
dernière modification le 26 novembre 2009

par Pierre-René SERNA

Pour présenter L’Étoile de Chabrier, le Grand-Théâtre de Genève mise sur un expert : le chef d’orchestre Jean-Yves Ossonce, par ailleurs directeur de l’Opéra
de Tours où on a pu apprécier sa récente Clémence de Titus. Rencontre.

Le choix de l’Étoile vous incombe-t-il ?
Non. Je n’y suis absolument pour rien. Tout vient, curieusement, du Cosi fan tutte que j’avais dirigé à Lausanne, auquel Tobias Richter avait assisté. Il faut croire qu’il avait été séduit, puisqu’il a cherché par la suite à m’inviter à Düsseldorf, où il était alors directeur du Deutsche Oper am Rheim, notamment pour Traviata. Cela n’a pas pu se concrétiser, pour des questions de calendriers. Dès qu’il a commencé à penser sa saison genevoise, il m’a renouvelé sa proposition qui s’est alors portée sur l’Étoile.

Jean-Yves Ossonce
Photo © Christophe Gaye

C’est cependant un ouvrage que vous avez déjà dirigé…
Je l’ai dirigé avec Opera North, à Leeds, en 91. C’était mes débuts en Angleterre. Un grand souvenir… Par la suite nous avions fait une production en 2002 à Tours, en collaboration avec Rennes. À Genève, ce sera donc ma troisième production. L’œuvre est un bijou de musique ; le livret n’est toutefois pas si facile, car l’histoire est cocasse, presque invraisemblable. Mais au Grand-Théâtre nous allons bénéficier de la toute nouvelle édition critique de l’opéra, chez Bärenreiter, qui date de cette année même. Un grand avantage, car les partitions jusqu’alors disponibles comportaient nombre d’incertitudes.

C’est Jérôme Savary qui met en scène à Genève. Avez-vous commencé à répéter avec lui ?
J’ai eu juste un premier entretien. Car nous n’en sommes qu’aux débuts… Le projet scénique me semble toutefois très intéressant, assez surréaliste, dadaïste, tout à fait dans l’esprit de l’œuvre… Nous n’avons cependant pas encore eu de véritable travail en commun.

Êtes-vous intervenu dans le choix des chanteurs ?
Désolé de vous décevoir à nouveau : mais pas du tout ! C’est un peu le contraire de l’Opéra de Tours, où en tant que patron de la maison j’interviens dans tous les domaines. Mais être chef invité n’est pas fait pour me déplaire : car quand le choix dépend entièrement de vous, vous vous limitez forcément aux artistes que vous connaissez ou avec lesquels vous avez des habitudes. Il est salutaire alors de se confronter à la surprise, à la découverte… Et puis je ne crois pas avoir la science infuse. En dehors du fait que j’ai une parfaite confiance en Tobias Richter…

Avez-vous d’autres projets avec Genève ?
Pas pour l’instant. Mais je le souhaite bien entendu. Vous savez, c’est une sorte de premier pas, puisque que je connais très peu personnellement Richter. Le Cosi de Lausanne en son temps a suffi pour qu’il soit tenté de faire appel à moi.

Propos recueillis par Pierre-René Serna