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A Corbeil et à Genève
Corbeil et Genève : “Maître Zacharius“

L’Opéra-Studio de Genève proposait, au BFM, Maître Zacharius d’après une œuvre de Jules Verne.

Article mis en ligne le février 2009
dernière modification le 17 mars 2009

par Pierre-René SERNA

L’Opéra-Studio de Genève œuvre depuis plus de vingt-cinq ans. Jean-Marie Curti, son fondateur et directeur en même temps que compositeur, en a fixé d’emblée les objectifs : favoriser les jeunes talents, du chant notamment, et la création lyrique.

C’est à ce cahier des charges que répond pleinement Maître Zacharius ou l’Horloger qui avait perdu son âme, présenté en novembre au Théâtre de Corbeil-Essonnes (en région parisienne) avant d’être repris en février au Bâtiment des Forces Motrices genevois.
C’est Curti lui-même qui a composé la musique et remanié le livret de cet opéra en un acte sur un texte de Jules Verne. Il s’agit du tout premier roman, après quelques essais poétiques, du célèbre écrivain français. Un roman presque inconnu, dont Curti a extrait, et quelque peu adapté, les passages les plus dialogués pour les porter à la scène. Le sujet est approprié, qui situe son action à Hermance, où réside justement le compositeur. Zacharius, horloger genevois de son état, jouit d’une notoriété telle qu’elle lui tourne la tête. Il se croit devenu maître du temps. Mais ses mécanismes, horlogers et mentaux, alors se détraquent. Apparition ou hallucination, un personnage étrange lui propose un marché : il retrouvera ses pouvoirs s’il lui sacrifie sa fille. Cela finit tragiquement, évidemment, comme tout mythe faustien. La trame, on le voit, se prête à la musique. Curti a écrit une partition ondoyante et foisonnante, ou bien délibérément stridente et grinçante, pour solistes et ensemble instrumental.

« Maître Zacharius »
Crédit : Anne Rabaron

Une dizaine de jeunes chanteurs sont ainsi sollicités, où l’on note particulièrement la voix fermement soutenue de Benoît Porcherot, la prestance d’Alain Guillou (dans le rôle-titre), l’éclat de Marie Mauger et la participation convaincante de tous : Camille Slosse, Txelin Victores-Benavente, Caroline Meng ou Joanna Malewski, entre autres. L’Orchestre de l’Opéra-Studio de Genève, attentif aux directives du directeur de l’institution, dégage des couleurs puissantes ou détaillées.
La mise en scène de Serge Lipszyc joue de lumières travaillées (par Jean-Louis Martineau), de beaux costumes (signés Anne Rabaron) et de rares praticables escamotables (conçus par Sandrine Lamblin), pour créer efficacement un climat mouvant de rêverie fantasmagorique.

Pierre-René Serna