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A l’Opéra d’Avignon
Avignon : “La Flûte enchantée“

Une “Flûte enchantée“, pour clore la contribution de l’Opéra d’Avignon à l’année Mozart.

Article mis en ligne le février 2007
dernière modification le 19 juin 2007

par François JESTIN

C’est avec cette “Flûte enchantée“, donnée pour les fêtes de fin d’année, que s’achève la contribution de l’Opéra d’Avignon à l’année Mozart. Beau spectacle à tout point de vue, c’est la direction musicale du jeune Tomas Netopil qui marque le plus, laissant entrevoir une haute probabilité de retrouver celui-ci sur de prestigieux pupitres en … 2041, pour le 250ème anniversaire de la mort du compositeur.

Thomas Dolié (Papageno) et Karen Vourc’h (Pamina)
© ACM – Studio Delestrade

Le nom de ce chef tchèque de 31 ans nous est connu depuis récemment : Salzbourg l’a engagé l’été dernier pour la direction de “Lucio Silla”, superbe spectacle paru ces derniers mois en DVD (2 DVD DG). On arrive donc avec une grande curiosité à Avignon, oreille tendue vers la fosse, et… c’est l’enchantement ! Le geste, redoutablement efficace, vise à la précision du rythme, à la délivrance des justes nuances, en apportant aussi une attention constante au plateau. Même si la qualité des chœurs n’est pas toujours parfaite, certains passages sont de toute beauté, donnant l’impression que toutes les forces convergent vers un moment de grâce. La distribution vocale, sans atteindre ce niveau, est de bonne tenue, en majorité francophone, avec une excellente diction de l’allemand pour les rôles principaux. Le timbre de Karen Vourc’h (Pamina) est consistant, et son chant émouvant, alors que Gilles Ragon (Tamino) est enthousiaste, voire exalté, dans ses récitatifs ou les ensembles, mais moins à l’aise dans les passages plus doux, à commencer par son air « Dies Bildnis ». Les applaudissements les plus nourris vont à juste titre au baryton Thomas Dolié (Papageno), à la voix richement timbrée, et au jeu naturel. Le Sarastro de Wojtek Smilek est agréable et juste assez sonore, tandis que la difficile partition de la Reine de la Nuit est loin d’être maîtrisée par la soprano Anna Skibinsky. Les voix des trois dames sont bien assorties lorsqu’elles chantent ensemble, mais moins agréables prises séparément, avec un allemand peu idiomatique. A noter encore le beau son produit par les trois garçons (dont deux filles), le Monostatos faible de Vincent de Rooster, et le ténor très prometteur Philippe Do, en deuxième Prêtre. La mise en scène de Robert Fortune, déjà donnée sur d’autres scènes de l’hexagone, illustre l’œuvre de manière plutôt classique et naïve, en utilisant des couleurs vives. Elle insiste au début sur l’aspect maçonnique (serpent aux trois têtes, rochers en triangle, bâtons en pyramide, …), puis situe le début de l’acte 2 dans une Egypte imaginaire, chez les bâtisseurs de pyramides. Les rapides changements de tableaux, en tirant des rideaux colorés en fond de scène, ou en déplaçant quelques éléments de décor, permettent ainsi le maintien d’un bon rythme pour le déroulement de l’action.

François Jestin

Mozart : DIE ZAUBERFLÖTE : le 5 janvier 2007 à l’Opéra d’Avignon