Un spectacle touchant, poétique et toutefois plein d’humour circule en terre romande. Il y est question d’intégration et de ce qu’est l’asile vécu...

C’est le conteur Pie Tshibanda, exilé du Congo vers la Belgique, qui raconte son histoire. Il évoque par des paroles pleines d’humanité et de nuances son vécu d’exilé ainsi que les différentes étapes de son intégration en pays belge.

Qui est Pie Tshibanda ?
Dans son pays, Pie était professeur et psychologue. Contraint à l’exil en 1995 par des luttes inter-ethniques, il comprend dès son entrée en Europe qu’il est seul... et qu’il est noir. D’intellectuel estimé, il passe au statut de réfugié. Il se trouve alors confronté aux problèmes de communication et aux différences culturelles. Résiliant de nature, il se remet aux études et s’intègre dans un petit village wallon. Son sens des relations, son esprit d’initiative – en effet, Pie est allé frapper à toutes les portes du village pour se présenter, « fou » n’est-ce pas ? – vont créer des ouvertures étonnantes dans un milieu réputé méfiant et fermé.

« Un fou noir au pays des blancs »
En 1999, Pie Tshibanda crée « Un fou noir au pays des blancs », spectacle dans lequel il relate son histoire et pose avec humour un regard critique sur la façon stéréotypée dont les Belges considèrent ses compatriotes. Ses tournées l’ont amené à travers l’Europe, les Caraïbes, le Québec et l’Afrique. Quant à la Suisse, il y est accueilli pour la cinquième année consécutive. A chaque passage, il rassemble un public conquis par son talent. La clé de son succès ? L’authenticité, la simplicité, l’auto-dérision et surtout une passion dévorante pour le monde qui l’entoure.

« Un fou noir » agit comme un miroir et nous renvoie notre propre image, nos préjugés, nos peurs et nos interrogations. Avec un humour décapant – on rit beaucoup à ce spectacle – en n’oubliant jamais que l’histoire d’un« Un fou noir » est bien la véritable histoire de Pie Tshibanda. Grâce à son don de conteur, à l’intensité de sa présence sur scène, Pie parvient à faire vibrer son auditoire...

Ses dires mettront en évidence le regard méfiant que nous portons les uns sur les autres lorsque paraît la différence... Le conteur « veut bâtir des ponts entre les peuples », et la fréquentation des spectacles qui ont déjà eu lieu en janvier, ainsi que l’accueil que le public réserve à Pie Tshibanda, montre que son pari est réussi, que, selon ses propres paroles, « l’humour est l’arme la plus efficace » pour aborder un sujet grave.

La tournée continue et fera encore quelques escales en Suisse romande (voir ci-dessous). Alors, n’hésitez pas à vous déplacer pour découvrir de quelle manière ce conteur et humoriste congolais aborde les stéréotypes entre Noirs et Blancs ! Peut-être serez-vous surpris et vous laisserez-vous aller à rire.

Un moment d’émotion qu’il serait « fou » de manquer.

– Neuchâtel, vendredi 23 janvier à 20h au Temple du Bas
– Genève, dimanche 25 janvier à 17h à l’Eglise protestante de la Servette, rue Wendt 55
– Sierre : vendredi 30 janvier à 20h à la Salle de la Sacoche, av. Max Huber
– Vevey : samedi 31 janvier à 19h30 à La Passerelle, av. Gilamont 34
– Yverdon : dimancher 1er février à 17h au Temple protestant, place Pestalozzi

Entrée libre, collecte à la sortie (montant indicatif : CHF 20.-)