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Musée du Luxembourg
Paris : Marc Chagall

Au Musée du Luxembourg : Marc Chagall, entre guerre et paix

Article mis en ligne le 15 février 2013
dernière modification le 22 juillet 2013

Pour son exposition printanière, le Musée du Luxembourg a choisi de rendre hommage à un artiste hors du commun. La curiosité de Chagall pour l’art de son temps et la liberté qu’il s’est toujours donnée lui ont permis de construire un univers pictural profondément singulier - reflet autant du monde contemporain que de ses propres émotions.

Chagall meurt en 1985, presque centenaire. Il a connu une révolution, deux guerres, l’exil, et créé une œuvre dans laquelle se lit son expérience de la guerre et de la paix, du bonheur et du malheur, du couple et de la solitude.

L’évolution de son œuvre n’est pas linéaire, mais circulaire, comme l’illustre la présence de sujets récurrents : sa ville natale de Vitebsk, les traditions juives de son enfance, certains thèmes chrétiens, les désastres de la guerre, et les images du couple ou de la famille. Chagall n’obéit à aucune règle stylistique imposée par l’époque ou la mode et sait se nourrir de la modernité sans y adhérer. C’est parce qu’il conserve la dimension allégorique de la peinture, qu’il peut rendre compte des temps difficiles.

Dans un constant va-et-vient, il construit, tel un antidote à ces œuvres-témoignages plus réalistes, un monde de rêve qui l’autorise à une représentation non conventionnelle, « surréelle ».

L’exposition qui commence avec la déclaration de la Première Guerre mondiale, montre ces passages d’un monde à l’autre, d’un genre à l’autre. Entre guerre et paix, elle s’attache à illustrer quatre moments clés de la vie et de l’œuvre de Chagall :
 « La Russie en temps de guerre ». Après un séjour de trois ans à Paris, Chagall part à Vitebsk retrouver sa fiancée Bella qu’il épousera en 1915. Il y est surpris par la déclaration de guerre.
 « L’entre-deux-guerres à Paris ». En 1922, Chagall quitte définitivement la Russie et revient à Paris où il doit à nouveau se forger une identité artistique. Il se consacre, à la demande de l’éditeur Ambroise Vollard, à l’illustration de différents livres, mais il exécute également des peintures oniriques où figurent des personnages hybrides mi-animaux mi-humains, caractéristiques du bestiaire chagallien.
 « L’exil aux états-Unis ». Devant la montée du nazisme, Chagall est contraint de quitter la France. Installé dans le Nouveau Monde, qu’il ne représente jamais, il ne peut rester silencieux. Les actes de barbarie qui dévastent l’Europe et sa patrie se mélangent aux souvenirs des pogroms et le thème de la Crucifixion, symbole universel de la souffrance humaine, s’impose à lui. Son œuvre reflète sa volonté de se concentrer sur l’essentiel : ses racines et son bonheur familial endeuillé par la disparition de Bella en 1944.
 « L’après-guerre dans le sud de la France ». L’installation de Chagall à Vence entraîne une modification de sa façon de peindre, comme des thèmes abordés. Au début, certaines peintures sont encore empreintes d’une tonalité sombre, mais peu à peu, les couleurs et la végétation méditerranéennes envahissent progressivement ses œuvres.

Du 21 février au 21 juillet 2013