Arts-Scènes
Slogan du site

Cinéma Danse Expositions Musique Opéra Spectacles Théâtre

Salle Pleyel, Paris
Boston à Pleyel
Article mis en ligne le octobre 2007
dernière modification le 28 octobre 2007

par Pierre-René SERNA

Pleyel fait salle comble pour son concert d’ouverture. Et devant l’entrée, le public se met en quête d’improbables places restantes pour la Damnation de Faust de l’Orchestre de Boston dirigé par James Levine.

L’événement est d’importance, bien sûr, puisque la prestigieuse formation n’est pas venue à Paris depuis sept ans. L’orchestre le plus européen des États-Unis s’est en outre taillé une réputation émérite dans le répertoire français, et Berlioz en particulier.

Mais déjà, sur le papier, le plateau vocal apparaît tout venant : et de fait, Marcello Giordani se révèle un Faust de petit format, qui ne se sauve guère que dans son “Invocation à la nature” finale ; José Van Dam n’est plus qu’un filet de voix, qui rend Méphisto déliquescent, comme absent ; et Yvonne Naef, lyrique naguère encore, n’a plus la ligne mélodique inhérente à Marguerite, plombée que sa voix est par la statique de ses projections désormais wagnérisantes.

Le chœur (celui de Tanglewood) est certes somptueux, et l’orchestre possède des élans à nul autre comparable (dans les fins des deux dernières parties), mais l’équilibre entre les ingrédients ne prend pas : le chœur à l’avant, écrasant, l’orchestre en second rôle, et les solistes relégués dans le lointain acoustique. Levine souffre ici des aléas d’une tournée de salle en salle, mais aussi d’une conception où le souffle d’ensemble n’est pas soutenu, surtout dans les deux premières parties. On attendait plus, il faut bien dire, d’une telle affiche.

Pierre-René Serna