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Forum Meyrin
Meyrin, Forum : Main tendue

Le programme en décembre 2006 et janvier 2007.

Article mis en ligne le décembre 2006
dernière modification le 4 février 2008

par Firouz Elisabeth PILLET

Le Forumeyrin avait annoncé la couleur pour cette nouvelle saison : une main tendue, tendue vers la découverte et la rencontre, une invitation à suivre une programmation dense, diversifiée, aux thématiques actuelles.

Le mois de décembre s’ouvre, jeudi 7, sur le concert de Arthur H. Contrairement à la nouvelle chanson française défendue par Thomas Fersen, Vincent Delerm, Jeanne Cherhal ou Benabar, Arthur H a toujours été de l’ancienne école avec ses chansons vieillies, ses instruments rudimentaires et son timbre vocal qui faisait de lui le Tom Waits francophone. Malgré son jeune âge, il s’apparente plus à Boris Vian qu’à ses contemporains. Depuis son premier album éponyme, en 1993, Arthur H a réalisé un parcours sans fautes. Devenu un artiste accompli, il peut dorénavant tout se permettre. Si les dernières créations de "Adieu Tristesse" ne révolutionnent pas le répertoire de l’artiste, elles ne peuvent que séduire ses admirateurs. Peu importe si les mélodies, la voix et l’instrumentation se ressemblent un tantinet, ce dernier album mérite que l’on prenne le temps de l’écouter, de l’apprécier.
En première partie, Arthur H sera précédé de son ami, le Suisse Thierry Romanens, fils spirituel de Sarclo. Comme à l’accoutumée, Romanens entraîne avec une gouaille irrésistible l’auditeur dans ses péripéties musicales. Plein d’humour et d’amour, l’artiste propose flâneries bucoliques et rêveries, tout en portant un regard incisif sur ses contemporains. Après deux ans et demi de tournée et près de 160 concerts, Romanens livre « Le Doigt », un deuxième album enregistré à Montréal qui prouve, si besoin est, que l’artiste a du talent.

Anne Quéffelec

L’année s’achève avec le concert d’Anne Queffélec dans un répertoire de Scarlatti, Chopin, Satie et Ravel, le mardi 12. « Il y a une dimension sacrée dans la pratique approfondie de l’art », affirme la pianiste qui possède le talent d’émouvoir en toute simplicité tout en emportant son auditoire dans un envol magique, sacralisant la relation entre la musique, le public et l’artiste. Son répertoire, très éclectique, s’étend de Scarlatti à Satie et Dutilleux, bien qu’elle affectionne tout particulièrement Haydn, Schubert et Mozart dont elle a notamment joué quelques extraits pour la bande son du film Amadeus de Milos Forman. Rappelons pour ceux qui ne la connaîtrait pas qu’Anne Queffélec, fille et sœur d’écrivains, a reçu en 1990 en France la Victoire de la « Meilleure interprète de musique classique ».
L’année 2007 s’ouvre sur La reine des Neiges, un spectacle pour enfants, d’après l’œuvre d’Andersen, mardi 9 et mercredi 10. Dans une dramaturgie et une mise en scène signées Teresa Ludovico, le Teatro Kismet OperA, d’Italie, invite le public à un voyage initiatique à travers le jardin de l’enfance. Acclamé l’an dernier avec La Belle et La Bête, le Teatro Kismet OperA fait appel à des numéros de voltige de toute beauté, réalisés par les comédiens et danseurs contemporains qui s’exécutent au fil des images oniriques qui peuplent le spectacle. D’une richesse symbolique inouïe, ce conte d’Andersen en sept parties, conduit les héros de l’enfance vers l’adolescence. Fragilisé par les épreuves, balayé par les vents, le prisonnier des neiges sortira fortifié de cette épreuve.
Le spectacle suivant, Frankenstein, s’inscrit dans l’une des thématiques abordées cette année. En effet, le Forumeyrin traite, à travers spectacles, expositions et cafés, de la relativité du monstrueux mais « aussi des inquiétudes éthiques que l’emballement de la science ne manque pas de
susciter. » La Compagnie Alias, s’inspirant de l’œuvre de Marie Shelley, revisite le mythe de Frankenstein dans une chorégraphie de Guilhermo Botelho. Corps différent, corps meurtri, abandonné, nié, corps déshumanisé, cloné… l’œuvre de Shelley fournit matière à exorciser la tyrannie contemporaine qui mutile nos corps et meurtrit nos âmes, soumises à la dictature de l’apparence et de la perfection esthétique.

Cirque, poésie et conférence
Le mardi 16 janvier, le Cirque des mirages, mené par Yanowski, poète, auteur, compositeur, interprète génial, accompagné au piano par Fred Parker ; inénarrables anti-conformistes, ils n’hésitent pas à forcer le trait pour explorer les tréfonds de l’âme humaine. Imperturbable, l’un déclame, lentement, des textes ciselés qui prennent vie et forment un univers unique et inoubliable pendant que l’autre, martèle, infatigable, une étrange rythmique entre jazz et classique.
Toujours dans la même thématique, une conférence d’Axel Kahn, intitulée La médecine en quête d’immortalité se déroulera le 17 janvier. Le docteur en médecine et généticien livrera ses réflexions sur la quête d’éternité de l’Homme.
Du mardi 23 au jeudi 25, la poésie sera à l’honneur avec Un Ange en exil, ou de l’insoumission à la désertion, autour et d’après l’œuvre de Arthur Rimbaud, dans une mise en scène de John Arnold. Dans cette pièce composée de moments de la vie et des morceaux de l’œuvre d’Arthur Rimbaud, deux comédiens, Bruno Boulzaguet, Jocelyn Lagarrigue, tentent de nous faire connaître l’homme énigmatique qui fut qualifié de voyant, voyou, poète maudit, "trafiquant d’armes", génie. La ligne dramaturgique du spectacle suit le parcours d’Arthur Rimbaud à travers l’Europe pour finir en Afrique et à Marseille. L’insoumission, thème de la pièce, est illustrée aussi bien par le contenu (le texte et le personnage), que par la forme (variations d’ambiances sonores, jeux de lumière et mise en scène qui déjoue des codes).
Le Forumeyrin a choisi d’insérer les plus jeunes générations au sein de ses thématiques. Du samedi 13 janvier au samedi 10 février, l’exposition interactive La véritable Histoire d’un savant fou imaginaire permettra aux jeunes de découvrir les multiples facette du mythe (littérature, cinéma, etc.).
Pour les enfants, le Théâtre Maât, de Belgique, propose Frankenstein & Frankenstein, mardi 30 et mercredi 31, dans une mise en scène de Hadi El Gammal, le retour du monstre, en la personne de son petit-fils, Victor. Cette histoire se révèle être une comédie musicale joyeuse qui permet aux enfants de dédramatiser les angoisses liées à la monstruosité.

Firouz-Elisabeth Houchi-Pillet

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