La Fondazione Musei Civici Venezia et le musée d’Orsay s’associent pour présenter la peinture de Manet à Venise, où elle n’a jamais été montrée.

Non seulement la peinture de Manet n’a jamais été exposée à Venise, mais en plus elle n’a que rarement eu les honneurs des cimaises italiennes. Cette exposition vient donc combler une lacune en revenant sur les sources italiennes de l’artiste, sur l’impact artistique de ses voyages dans la péninsule et sur sa volonté constante de se confronter aux maîtres transalpins.

L’idée est également de comprendre les raisons du retour de Manet à Venise en 1874, ville qu’il avait découverte vingt ans plus tôt. Que Manet ait ressenti le besoin de se rendre en Italie quelques mois après la première exposition impressionniste, à laquelle il avait refusé de participer, doit s’analyser au regard du nouveau contexte de la modernité parisienne.

L’exposition est née de la nécessité d’un approfondissement critique des modèles culturels qui ont inspiré le jeune Manet lors de ses débuts de peintre. Jusqu’à aujoud’hui, ces modèles se référaient quasi exclusivement à l’influence de la peinture espagnole sur son art. On constate pourtant maintenant que son art est assez proche de la peinture de la Renaissance, ce que démontrera l’exposition vénitienne, lors de laquelle le public pourra admirer, à côté des œuvres de Manet, quelques exceptionnels chefs-d’œuvre inspirés de tableaux de la peintre vénitienne du 16e s., en particulier les travaux du Titien et du Tintoret et de Lotto.

Les études sur Manet, grand précurseur de l’impressionniste, se sont longtemps concentrées sur l’idée d’une influence directe des œuvres de Vélasquez et de Goya, en voyant précisément dans cet hispanisme non seulement l’unique source de sa modernité, mais également la raison et l’encouragement pour lesquels cet artiste s’est tourné vers un retour à la tradition académique.

Une approche pour ainsi dire progressiste qui ne tient pas compte de la passion de Manet pour l’art italien de la Renaissance, qui constitua pour une fascination, une liaison vraiment intense que l’exposition se fera fort de démontrer, en mettant finalement en lumière le rapport étroit de Manet avec l’Italie et la cité de la lagune.

Jusqu’au 18 août 2013