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Prix de Lausanne pour jeunes danseurs 2011
Lausanne : Concours de danse 2011

Coup d’œil sur la cuvée 2011 du Prix de Lausanne.

Article mis en ligne le avril 2011
dernière modification le 26 août 2011

par Emmanuèle RUEGGER

Du 1er au 6 février passé s’est déroulé à Lausanne le plus grand concours de danse à échelle mondiale. Le niveau des candidats, de 15 à 18 ans, était très élevé, particulièrement celui des garçons.

Encore des garçons !
Déjà l’année passée les garçons s’étaient distingués, par leur nombre et par leur niveau. Ils récidivent cette année. Parmi les finalistes figuraient 12 garçons contre 8 filles. Quatre d’entre eux ont gagné une bourse d’études : le Coréen Sung Woo Han, au corps très délié, a dansé la variation du Prince Albrecht de Giselle avec grâce et précision. Le Chinois Zhang Zhiyao était un James bondissant (La Sylphide). Le Japonais Shizuru Kato, de 16 ans, était souple et malicieux dans sa variation extraite de La Fille mal gardée. (Les Asiatiques sont venus en force, au nombre de 32 sur un total de 78 participants, le deuxième groupe étant celui des États-Unis avec 10 représentants.) L’Américain Derrin Watters de Houston a remporté une bourse ainsi que le prix de la meilleure interprétation contemporaine. Ce grand danseur, qui a des racines afro-américaines, a exécuté avec fougue la variation moderne Libera Me, créée par Cathy Marston, directrice du Ballet de Berne, sur une partition d’Igor Stravinsky. Un Suisse, le Neuchâtelois Benoît Favre, a réussi l’exploit d’accéder à la finale. Il a remporté le prix du meilleur Suisse. Kevin Poeung, qui, comme son nom ne l’indique pas, est un jeune danseur français, aurait cent fois mérité une bourse. Il était époustouflant dans sa variation de Christopher Wheeldon. Cependant il a un handicap, il est de petite taille.

Derrin Watters, prix de la meilleure interprétation contemporaine
© Gregory Batardon

Mais les filles aussi
Trois filles ont remporté une bourse d’études : la Japonaise Yuko Horisawa, une joyeuse Swanilda (du ballet Coppélia), la Canadienne Patricia Zhou, une élégante Gamsatti (du ballet La Bayadère) et un phénomène, la Brésilienne Mayara Magri. Malgré son jeune âge, 16 ans et 9 mois, elle était rayonnante et techniquement souveraine, aussi bien dans sa variation classique extraite de Coppélia que dans sa variation contemporaine, Traces solo, de Cathy Marston. Elle a obtenu le 1er prix, et le prix du public.
Les deux grandes écoles de Paris, celle de l’Opéra et celle du Conservatoire National Supérieur, étaient représentées par deux jeunes danseuses qui n’ont pas démérité, mais cette année le niveau était particulièrement élevé et elles ne sont pas parvenues en finale.
Tous les danseurs qui n’ont pas accédé à la finale ont cependant été auditionnés par les directeurs d’écoles et de compagnies présents qui ont pu leur faire des propositions.

Yuko Horisawa, gagnante d’une bourse d’études
© Gregory Batardon

Hommage au fondateur du Prix de Lausanne
Pendant que le jury a délibéré (un jury présidé cette année par Madame Gailene Stock, directrice de la célèbre école du Royal Ballet de Londres), le public du Théâtre de Beaulieu a pu voir les évolutions d’élèves de deux écoles partenaires du Prix de Lausanne, l’Ecole Supérieure de Danse de Cannes Rosella Hightower et l’Ecole John Cranko de Stuttgart.
Steven McRae, danseur étoile du Royal Ballet de Londres et ancien lauréat du Prix de Lausanne, a également présenté deux variations humoristiques époustouflantes.
Le Ballet de Hambourg était présent à deux titres : deux solistes de la célèbre compagnie ont exécuté un très beau pas de deux de John Neumeier sur l’Adagietto de la 5e symphonie de Gustav Mahler. Mais surtout, John Neumeier a fait le déplacement depuis Moscou où il se trouvait pour rendre un vibrant hommage à Philippe Braunschweig décédé en avril 2010 et qui avait été le fondateur charismatique du Prix de Lausanne en 1973 puis le président de ce concours pendant de nombreuses années.

Avis aux jeunes danseurs romands
Changement dans le mode d’attribution d’une bourse à un jeune danseur ou une jeune danseuse de Suisse romande pour lui permettre de faire sa formation dans une grande école internationale. Le concours organisé par le Prix de Lausanne pour la Fondation Leenaards et qui consiste en un cours classique et un cours contemporain n’aura lieu que tous les deux ans. Il alternera avec une « master class » composée des mêmes cours qui permettra aux concurrents de voir s’ils sont dans la bonne voie. Cette année est donc une année « master class ». Elle aura lieu au mois de mai. Les intéressé/es doivent s’inscrire avant la fin mars. Pour plus d’informations se diriger sur le site de « Tremplin danse ».

Emmanuèle Rüegger