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Portrait : Vadim Repin

Vadim Repin de passage en Suisse romande dans le cadre des concerts Migros.

Article mis en ligne le décembre 2010
dernière modification le 16 décembre 2011

par Pierre JAQUET

Yehudi Menuhin aurait dit de lui qu’il était « tout simplement le meilleur, le plus parfait violoniste qu’il ait jamais entendu. » Qui est cet artiste que va accueillir la Suisse romande ?

« Avant de jouer, il faut imaginer ! »
Né en Sibérie, à Novossibirsk, en 1971, Vadim Repin commence l’étude du violon à l’âge de cinq ans. Il fait sa première apparition en public au bout de six mois d’études seulement. Agé de 11 ans, l’enfant remporte la médaille d’or du Concours international Wieniawski, en Pologne, et donne ses premiers concerts à Moscou et à Saint-Pétersbourg. A 14 ans, en 1985, l’adolescent fait ses débuts à Tokyo, Munich, Berlin et Helsinki, et l’année suivante au Carnegie Hall à New York. Deux ans après, Vadim Repin devient le plus jeune lauréat du Concours Reine-Elisabeth-de-Belgique. Sa carrière est lancée, le violoniste enchaîne les apparitions sur les scènes du monde entier pour ne plus s’arrêter...
Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’oeil récapitulatif : la saison 2009/2010 a été marquée par ses concerts avec Riccardo Muti à New York, avec Christian Thielemann à Tokyo, avec Yuri Temirkanov à Amsterdam, avec Riccardo Chailly à Leipzig et avec Zubin Mehta à Francfort. Vadim Repin a été en tournée en Australie avec le London Philharmonic Orchestra et Vladimir Jurowsky... Récemment, Vadim Repin a enregistré les trios de Tchaïkovsky et Rachmaninov avec Mischa Maïsky et Lang Lang.
Dans les dernières années du communisme déjà, le musicien a pu bénéficier d’une liberté de déplacement, ce qui a notablement enrichi son apprentissage. L’artiste a fini par s’établir en Occident (il parle un excellent allemand et s’exprime avec aisance en anglais), mais sans jamais rompre avec la mère patrie. « J’ai voyagé partout, vécu à beaucoup d’endroits, connu tellement de gens nouveaux. J’ai désormais des amis partout, je me sens partout à l’aise... et Moscou, en constant changement incarne un renouvellement constant ! »
Portant un regard rétrospectif sur son parcours, le concertiste affirme : « La musique n’est pas une carrière, c’est une drogue ! Je veux découvrir de nouvelles œuvres, bien sûr, et rencontrer certains musiciens avec lesquels je veux absolument jouer ! »

Vadim Repin

Son instrument
Vadim Repin joue de préférence sur un Guarnerius (Guarnerius del Gesù von Szerdahely de 1736). Il a d’ailleurs exprimé sa préférence pour ce type de violon qu’il trouve plus difficile à jouer, mais d’une sonorité plus singulière. « De manière générale, chaque instrument a une personnalité que l’on se doit de très bien connaître. Je trouve que les stradivarius permettent moins de travailler sur les sons et les couleurs. Leur sonorité est extraordinaire, mais elle s’oriente toujours vers la seule beauté. Les guarnerius sont plus difficiles à jouer et l’on doit mieux les connaître, mais ils permettent de mieux varier les couleurs. Je les préfère, car ces violons peuvent vous donner la possibilité de façonner votre jeu à votre personnalité. »

Art et technique
La technique est un point bien évidemment capital, qu’il faut sans cesse travailler. Mais il ne faut pas que cet effort soit trop marqué. « Il faut la cacher ; il faut faire en sorte que votre technique fasse partie de votre langage. D’ailleurs, plus vous la travaillez, moins vous y faites attention. En fait elle doit vous permettre de parvenir à exprimer ce qu’il a dans votre esprit, dans vos rêves. Si quelqu’un vous dit : “Quelle merveilleuse technique” – à moins que vous jouiez une pièce particulièrement virtuose – cela n’est pas si bon signe que ça, dans le fond. La musique doit être au service de quelque chose d’autre. »

S’il ne fallait retenir qu’un disque...
Dans sa discographie, le concerto de Brahms, publié chez DGG, occupe une place particulière. « C’est une des partitions (la partition ?) que j’aime jouer le plus ! Ce concerto permet d’exprimer toute une palette de sentiments. C’est une partition aussi riche que la vie elle-même. Je suis un fan de la musique de Brahms en général ; je trouve que d’une certaine façon sa musique est introvertie, et dans le même temps ce qu’elle produit en vous, ce qui se passe en la jouant, nous laisse envisager avec peine ce que Brahms a pu vivre et ressentir lui-même au moment de coucher tout cela sur le papier. C’est à la fois impressionnant et sublime... »
Ce splendide opus, il l’aborde avec panache et allant. Le musicien est accompagné par un Orchestre du Gewandhaus, tour à tour en transe, en sentiment et en émotions. Avec le maestro Riccardo Chailly, l’artiste construit une version d’une complicité intense et dynamique, bien russe en somme !

Pierre Jaquet

Avec l’Orchestre de la Suisse italienne.
Andrés Orozco-Estrada (direction).
Vadim Repin (violon).
Compositions de Mozart, Tchaïkovsky, Beethoven.

LUGANO, RADIO STUDIO - Lundi 17 janvier 2011
VIÈGE, KULTUR- UND KONGRESSZENTRUM - Mardi 18 janvier 2011
GENÈVE, VICTORIA HALL - Mercredi 19 janvier 2011
SAINT-GALL, TONHALLE - Jeudi 20 janvier 2011
ZURICH, TONHALLE - Vendredi 21 janvier 2011

Site internet : http://www.vadimrepin.com