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Auditorium de Montreux & Victoria-Hall de Genève
Montreux & Genève : Renaud Capuçon

Les mélomanes auront le plaisir d’apprécier le talent du violoniste savoyard lors de son passage au bord du Léman.

Article mis en ligne le septembre 2008
dernière modification le 24 septembre 2008

par Pierre JAQUET

Le 7 septembre à l’Auditorium de Montreux, dans le cadre du Septembre musical, et le 2 octobre 2008 à Genève, un artiste savoyard qui cultive les amitiés rendra visite au public des bords du Léman.

Dans la génération des violonistes confirmés, le public connaît de mieux en mieux Renaud Capuçon, un concertiste français, né le 27 janvier 1976 à Chambéry. Agé de 14 ans seulement, il a été admis au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il a suivi l’enseignement de personnalités prestigieuses : Gérard Poulet (« un maître envers lequel j’ai une grande dette, pour ce qui est du respect et de l’attention au texte » dit-il) et Veda Reynolds. Il a travaillé ensuite avec Thomas Brandis à Berlin, puis auprès d’Isaac Stern. A la fin de son adolescence, il a accumulé des prix qui lui ont permis de lancer sa carrière : « Premier Prix de musique de chambre » à Paris, 1993 « Premier Prix de violon au CNSM de Paris » et, en 1995 « Prix de l’Académie des Arts de Berlin. »
Entre 1998 à 2000, il s’est produit comme Premier violon du « Gustav Mahler Jugendorchester », dirigé par Claudio Abbado. Ce chef l’a fait naître à lui-même, selon ses dires. « Suivre sa direction est le meilleur de cours, c’est une masterclass incroyable ! » Cette position dans l’orchestre lui a permis de parfaire son éducation musicale avec Pierre Boulez, Seiji Ozawa, Daniel Barenboïm ou Franz Welser-Moest. En 2000 il a été nommé « Rising Star » et « Nouveau talent de l’Année » aux Victoires de la Musique, qui lui ont décerné en 2005 le titre de « Soliste instrumental de l’année ». En 2006, il a reçu le Prix Georges Enesco attribué par la Sacem.

Renaud Capucon en répétition
© Mark Shapiro

En 1996, le violoniste a fondé un festival de musique de chambre, à La Ravoire, près de Chambéry, les Rencontres Artistiques de Bel-Air. Ce festival accueille les plus grands chambristes internationaux comme Martha Argerich (« une interprète qui, à chaque phrase musicale anticipe la musique à venir, quel que soit son partenaire en musique. Elle me mène à prendre des risques ce qui fait de chacun des concerts des événements ! »), Truls Mørk (« un géant qui se montre très humble mais qui est capable de concentrer le son de manière incroyable ! »), Gérard Caussé (« quelqu’un avec lequel, malgré la différence d’âge, je me sens une grande fraternité »), Paul Meyer, Nicholas Angelich, Marielle et Katia Labèque... Il aime, et c’est presque un euphémisme « jouer de la musique avec des gens avec lesquels il partage des affinités », selon ses propres dires. Il trouve enrichissant d’approfondir le rapport avec les autres, que ce soit dans la musique, la discussion ou la fête ! Bien évidemment chacun sait qu’il se produit aussi régulièrement avec son frère Gautier, lequel fait une carrière de violoncelliste. Après avoir joué sur un Vuillaume, un Guadanini, puis sur un Stradivarius, il s’est vu prêter par la Banque de Suisse Italienne un Guarnerius, le « Panette », de 1737 ayant appartenu à son ancien professeur, Isaac Stern. L’artiste de Chambéry a dit avoir vécu ce prêt comme un grand tournant : il estime avoir trouvé « une nouvelle palette sonore, presque une source d’inspiration. »

Une discographie scintillante
L’essentiel de la discographie est paru chez Virgin. Dans cette production, on peut signaler un double CD des trios de Schubert, réalisé avec son frère et avec Frank Baley au piano, coffret plein d’allant qui fait du compositeur un romantique tout en rêves et en projets ! [Virgin 3655476] Quelque temps auparavant les deux frères ont mis en musique des pages pour leurs deux instruments. [Virgin 5455762 0] Mais l’actualité récente porte les mélomanes vers un album intitulé : « Capriccio ». Cette gravure, réalisée avec un vieil ami avec lequel il a fait ses débuts, Jérôme Ducros, regroupe des pièces pour violon et piano. Le maître de l’archet dit avoir voulu mettre en évidence ce Stradivarius qui lui plaît tellement et, au-delà, rendre hommage à son ancien possesseur qui avait excellé dans ce répertoire : son mentor Isaac Stern. Ces pages sont virtuoses ; le jeu est fin, élégant, très français, mais ce qui intéresse le plus le musicien « c’est la musique, la ligne, la phrase, le chant. » Pour lui, « la technique, ça se travaille, mais il faut plus. Si la virtuosité technique s’impose aux oreilles c’est mauvais signe. Certes le savoir-faire est important, mais si l’on fait de la musique, c’est pour aller au-delà de ses limites. »
Renaud Capuçon affirme avoir eu du plaisir à effectuer ces enregistrements et, à l’écoute, on veut bien le croire. Mais, plus important pour lui, « c’est un disque qui s’écoute facilement, un disque pour Monsieur tout le monde ». Comment mieux aller à la rencontre du public ?

Pierre Jaquet


 Dimanche 7 septembre à 20h à l’Auditorium Stravinski de Montreux : Royal Philharmonic Orchestra London, dir. Charles Dutoit. Renaud Capuçon, violon. Gautier Capuçon, violoncelle (Sibelius, Brahms, Stravinski, Ravel). Billetterie : billetterie@septmus.ch
 Jeudi 2 octobre, à 20 h 30 au Victoria Hall de Genève :
Deutsche Radio Philharmonie, dir. Christoph Poppen, Renaud Capuçon, violon (Sutermeister, Korngold, Liebermann, Britten). Location : Service culturel Migros Genève, tél. 022 319 61 11