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Meyrin : Anne Queffélec

La pianiste Anne Queffélec sera en concert à Meyrin le mardi 21 avril.

Article mis en ligne le avril 2009
dernière modification le 27 avril 2009

par Pierre JAQUET

Anne Queffélec, une artiste très française, mais qui possède un répertoire très éclectique, va sans nul doute réjouir le public suisse de Meyrin.

Une perle dans la musique classique
Fille et sœur d’écrivain, la pianiste a hérité d’un patronyme qui ne cherche pas à masquer ses origines bretonnes ! Sa famille y possédait une maison jusqu’au milieu des années 1960. « Nous descendions de Paris pour y passer nos vacances et de nombreux week-ends. Nous vivions totalement à l’écart du modernisme, sans télévision ni voiture, mais nous étions entourés de livres ». Ce détail biographique, souvent évoqué, a peut-être fait naître une prédisposition à la concentration... et à la rêverie ! La famille est un point important pour cette artiste qui se produit parfois avec son fils aîné, Gaspard Dehaene, qui se consacre aussi au clavier. Le cadet, lui, a eu « la permission d’arrêter le piano ». Ce jeune adulte préfère la danse hip-hop à la musique classique !

Anne Queffélec.
Crédit photo DR

Premiers prix
Après un brillant passage par le Conservatoire de Paris, qui lui avait décerné deux premiers prix en musique de chambre et en piano, Anne Queffélec s’est rendue à Vienne où elle a suivi les cours de Paul Badura-Skoda, Jörg Demus et surtout Alfred Brendel. Elle a littéralement raflé la mise lors des prestigieux concours internationaux de Munich (1968) et de Leeds (1969), et a donné à sa carrière un tour plus international. De ce parcours, elle en a conservé ce qui est devenu une maxime : « La passion, c’est primordial » insiste-t-elle. « Notre jeunesse irait beaucoup mieux si on lui montrait plus souvent le chemin à suivre. Il faut combattre l’oisiveté, car en chacun de nous il y a quelque chose de beau à découvrir. » L’artiste se produit désormais dans les plus grandes salles, aussi bien en récital qu’avec les plus fameuses phalanges. On se rappelle sa touchante interprétation dans la bande-son du film Amadeus de Milos Forman, sous la direction de Neville Marriner. Familière des festivals, elle s’est illustrée en 2003 à La Roque d’Anthéron où elle a donné l’intégrale des sonates de Mozart au cours de six concerts diffusés en direct sur France Musique, confirmant son affinité passionnée avec cet univers.

La découverte d’une âme
« Anne Queffélec : la découverte d’une âme » titrait le Münchener Zeitung. Subtile coloriste, débordante de générosité dans son phrasé, Anne Queffélec jouera à Meyrin quelques pages du dix-neuvième siècle, un répertoire dans lequel elle excelle ! Parmi ses disques, la musique française offre une place de choix ; elle a produit un double compact très étudié de pages d’Erik Satie, musicien pour lequel elle a souvent manifesté son admiration. « J’adore la musique française, alors jouer Debussy, Ravel (elle a enregistré l’intégrale de son œuvre pour piano) et Satie, c’est un bonheur... Je regrette juste que les pianistes n’aient pas un supplément d’un siècle pour jouer toutes les œuvres pour piano. J’espère me réincarner en pianiste. » Serait-ce, entre autres, pour cela qu’elle encourage la carrière de son fils ?

Sensibilité romantique
Pour en revenir au programme du concert, Anne Queffélec met l’accent, dans ses master classes notamment, sur le fait que Chopin avait un père français. Selon elle, le musicien franco-polonais aurait apprécié la finesse des traits d’Erik Satie. Les interprètes ne souligneront jamais assez la distinction du grand Frédéric, et il serait trompeur de ne s’attarder que sur la dimension convulsive et passionnée.
L’artiste apprécie les tableaux de Georges de la Tour, Le Caravage et Rembrandt. Toutes ces esthétiques se caractérisent par un sujet lumineux entouré d’un halo de clarté. C’est bien ainsi qu’il faut comprendre l’approche de l’univers de Liszt, dépeint dans toute sa sensibilité romantique, mais sans excès ni vulgarité. On n’est pas Française pour rien !

Pierre Jaquet

Forum de Meyrin. « Notes révoltées ». Mardi 21 avril 2009 à 20h30

Ludwig van Beethoven (1770-1827) : Sonate n°31 en la bémol majeur op. 110
Frédéric Chopin (1810-1849) : 3 Mazurkas op. 50 / Étude n° 12 « révolutionnaire » / 4e Ballade
Franz Liszt (1811-1886) : Bagatelle sans tonalité / Lugubre gondole / Saint-François de Paule marchant sur les flots