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A la Fondation Gianadda, Martigny
Martigny, Fondation Gianadda : Pinchas Zukerman

Portrait du violoniste Pinchas Zukerman.

Article mis en ligne le mars 2008
dernière modification le 23 mars 2008

par Beata ZAKES

Le 7 mars prochain, le violoniste israélien se produira en duo avec le pianiste Marc Neikrug dans les murs de la Fondation Gianadda. Portrait d’un musicien au langage arc-en-ciel.

Né en 1948 à Tel-Aviv, Pinchas Zukerman a commencé à étudier la musique avec son père Yehuda. Le jeune apprenti musicien s’est tout d’abord initié à la flûte et la clarinette, puis au violon. Mais ce n’était pas un coup de foudre, une passion innée, avoue à présent celui qui est devenu un des violonistes les plus prestigieux et appréciés des dernières décennies : « Tel-Aviv était un endroit où les enfants jouaient volontiers dehors et je ne faisais pas exception : aux heures d’exercices de musique, je préférais nettement le football ». A l’âge de 15 ans, sa famille a émigré aux Etats-Unis et c’est là-bas que la motivation est née. Après les études à la Julliard School, le jeune Pinchas a fait ses débuts à New York en 1963. Sa carrière a commencé...

Baguette, archet ou... Internet
Difficile de résumer en quelques lignes la biographie d’un artiste que l’on pourrait facilement qualifier d’hyperactif. Ses activités sont aussi multiples et variées que l’orthographe de son nom et prénom selon différentes sources... Malgré un agenda rempli de concerts et tournées, et ses rendez-vous au studio d’enregistrement, il trouve encore du temps pour des activités pédagogiques, afin de transmettre sa passion aux générations suivantes. Depuis 1972, il pratique également la direction d’orchestre et veille à maintenir un équilibre entre ses engagements de soliste et chambriste d’une part, et les défis posés à un maestro d’autre part. Depuis 1998, il est Directeur Musical du Centre National des Arts (NAC) à Ottawa, ville où il habite actuellement.

Pinchas Zukerman

Pour concilier ses diverses occupations avec le travail pédagogique, notamment à la Manhattan School of Music, le musicien a même lancé un programme d’enseignement des arts à distance ! Ces dernières années, il a réalisé plusieurs tournées avec son ami Itzhak Perlman (Washington, New York, Boston, etc.) et s’est produit comme soliste avec de nombreux orchestres (Indianapolis, Chicago, Pittsburgh, Singapour, Israël, Nagoya, Staatskapelle de Berlin...) ou les a dirigés. Il lui arrive également de jouer aux côtés de sa troisième épouse, le premier violoncelle solo de NAC, Amanda Forsyth. Son duo avec le pianiste Marc Neikrug a déjà été applaudi dans les salles de concert de Londres, Paris, Moscou, Milan, Munich et Birmingham. En 2003, il a créé son propre ensemble de chambre, les Zukerman Chamber Players, avec lequel il enregistre activement. Sa discographie est riche de plus de cent gravures et la liste des prix et récompenses accumulés durant sa longue carrière contient, entre autres, 21 nominations aux Grammy Awards, dont deux prix. Issu d’une famille musicale, il est lui-même père de deux filles musiciennes : Arianna, chanteuse d’opéra et Natalia, qui a opté pour l’univers blues et folk.

La parole à Pinchas Zukerman
Quand il s’exprime, le musicien a volontiers recours aux métaphores, certaines d’entre elles assez inattendues. Alors que de nombreux puristes bannissent de la technique violonistique tout vibrato, Zukerman bataille en sa faveur, en argumentant que « l’abandon du vibrato est comme faire un dessin sans jamais lever le crayon du papier. Quelle sorte de dessin pourrait-on obtenir ? » De sa pratique de concertiste, l’artiste essaie avant tout de retenir le bon moment, « tel un joueur de baseball qui se souvient de son meilleur coup », car, selon lui, l’expérience est bâtie sur la mémoire des performances réussies. Il rassure les enseignants en disant qu’ils ne doivent pas nécessairement être d’excellents interprètes eux-mêmes, par contre, la passion est un ingrédient absolument indispensable, sans lequel il est impossible de motiver la jeune génération.
Aux parents des futurs Mozart, il adresse également un message rassurant : « J’ai deux filles adultes et elles se cherchent encore. Soyez donc patients et n’insistez pas trop. » En tant que professeur (mais aussi père et époux musicien), il semble assez économe en éloges, car « couvrir quelqu’un de compliments c’est comme lui donner trop de bonbons, on s’en lasse rapidement ». Alors qu’il dirige depuis 1972, il avoue qu’une quinzaine d’années lui ont été nécessaires pour se sentir à l’aise et acquérir une routine physique des mouvements comparable au... brossage quotidien des dents... Bref, c’est un vrai délice de s’entretenir avec le maestro...
«  Une personnalité qui a su rester jeune », « un virtuose sans âge, débordant de ressources, quelqu’un d’une musicalité contagieuse, qui possède en plus une technique impeccable, qui joue, on dirait, sans effort ». Comment ne pas être d’accord avec ce résumé rédigé par un journaliste du Los Angeles Times ?

Beata Zakes

Au programme de la soirée du 7 mars : Mozart, Chostakovitch, Takemitsu, Franck.
Fondation Pierre Gianadda, 1920 Martigny
tél. :+41 27 722 39 78 , e-mail :info@gianadda.ch

Discographie sélective


 Concerto pour Violon de Beethoven avec New York Philharmonic et Zubin Mehta (Deutsche Grammophon 2006)

 Sonates pour violon et piano de Franck et Saint-Saëns, avec Marc Neikrug (Philips 2006)

 Concertos pour violon de Bach et Vivaldi, avec English Chamber Orchestra (RCA 2001).

 A paraître en février 2008 : Quatuors à cordes de Mozart et Dvorák, avec The Zukerman Chamber Players chez Europadisc.

Site Internet du NAC : www.Arts.Alive.ca