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A Lausanne
Lausanne : entretien avec Thomas Demenga

Le compositeur Thomas Demenga évoque sa créativité et ses rapports avec le public.

Article mis en ligne le décembre 2007
dernière modification le 22 janvier 2008

par Beata ZAKES

A quelques jours de la première de son « Concerto pour deux violoncelles », le compositeur alémanique Thomas Demenga évoque sa créativité et ses rapports avec le public.

Dans deux semaines, le public lausannois assistera à la première mondiale de votre double concerto. Vous sentez-vous prêt ?
Nous avons fait une répétition hier et, pour la première fois dans ma vie, j’ai pris la place du chef d’orchestre. C’était très bien. Les musiciens étaient contents. Normalement nous répétons deux jours avant le concert, mais cette fois-ci nous avons pris du temps, pour corriger les fautes d’ordinateur, par exemple. C’est très utile.

Dans votre répertoire, vous franchissez souvent les frontières entre les styles et les genres. Est-ce une manière de rendre votre univers musical plus « accessible » ?
Ma nouvelle composition porte le titre « Relations ». A vrai dire, c’est la première fois que je réunis dans la même partition des styles différents. Cela ne veut pas forcément dire que le public va voir et entendre un orchestre balinais ; tout est plutôt dans le style de la direction. Un mélange, ça plaît aux gens, mais aussi aux musiciens. Ce n’est pas une musique trop difficile à interpréter, mais elle n’est pas simple non plus. Il y a beaucoup de surprises : par exemple, le percussionniste parle et les violoncellistes solo se mettent à chanter...

Thomas Demenga

Vous allez donner une « masterclass » d’improvisation au Conservatoire de Lausanne en janvier. Savoir improviser n’est-ce pas un don ? Quelle part occupe l’improvisation dans votre créativité ?
L’art d’improviser a deux aspects : il y a le don, mais c’est aussi le résultat d’un apprentissage. Chacun peut essayer de créer la musique en soi-même. Il faut seulement « se jeter dedans », oublier sa peur. J’ai commencé par un stage de trois jours et le résultat était incroyable ! Nous avons donné un concert et personne ne voulait croire que c’était de l’improvisation. Il y a bien évidemment un côté éphémère, mais c’est l’essence même de cette activité, c’est une sorte de « composition dans l’instant » et c’est ça qui est fascinant. Dans mon concerto, il y a un moment de jazz, dans lequel un quatuor, composé de violoncelles, percussion et de piano, fait quelques échanges improvisés. Pour moi c’est idéal, ce mélange de notes écrites et d’impro...

Vous allez également participer à spectacle de magie avec Alex Porter.
Je ne peux pas révéler tous les détails ! Je peux seulement dire que ce sera un programme nouveau. Alex Porter est un homme incroyable, c’est un magicien, mais avant tout un artiste dans un sens large, un musicien aussi. Nous allons faire de la musique mais aussi utiliser le langage parlé, l’allemand et l’anglais, avec une traduction française également.

Vous venez d’une famille musicale. Comment cela se vit-il au quotidien ?
A vrai dire, chacun d’entre nous a ses occupations et nous ne nous voyons pas très souvent. Mais avec mon frère Patrick nous formons un duo parfait, pour nous produire ensemble plusieurs fois par année. Contrairement aux autres partenaires, il n’y a pas besoin de mots. Nous aurions pu jouer « les yeux fermés » et c’est très spécial !

Comment vivez-vous votre statut de compositeur en résidence auprès de l’OCL ?
C’est une magnifique idée et une première en Suisse, je crois. Je me sens bien évidemment honoré. Je crois que c’est surtout profitable pour le public qui peut découvrir un artiste pas à pas, lentement... alors que la plupart du temps un musicien s’éclipse aussitôt sa prestation terminée ! Non, cela ne représente pas une tâche énorme ; néanmoins j’ai dû prendre un congé de trois mois pour réaliser ma dernière oeuvre, car pour composer, j’ai besoin de tranquillité.

Avez-vous d’autres projets d’envergure dans un avenir proche ?
Des concerts « normaux », la Semaine d’Improvisation à Lausanne, concerts en Italie, à Belgrade... Mais l’agenda se remplit vite...

Propos recueillis par Beata Zakes

« Masterclass » d’improvisation au Conservatoire de Lausanne : janvier 2008

Spectacle de magie, Savuit : juin 2008
Renseignements : OCL www.ocl.ch
billeterie@ocl.ch
021/345 00 25