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Concerts-Club, Genève
Genève : Sharon Kam
Article mis en ligne le novembre 2008
dernière modification le 14 décembre 2008

par Pierre JAQUET

En partenariat avec l’Orchestre de Bamberg, le swing inspiré de Sharon Kam, talentueuse soliste israélienne, ne manquera pas de séduire les mélomanes.

Le rayonnement de la clarinette
Née à Tel-Aviv en 1971, Sharon Kam est la fille d’un scientifique. Son père lui ayant en partie transmis ses passions, les sciences exactes l’ont toujours attirée, à côté de la musique. Ce penchant pour la rigueur se retrouve dans un art toujours soigné et raffiné qui été le sien dès le départ. La clarinettiste a étudié la musique dans sa ville natale et a fait ses débuts avec l’Orchestre Philharmonique d’Israël, placé sous la direction de Zubin Mehta, à l’age de seize ans ! Le fait que sa mère joue à l’époque de l’alto dans la phalange « a aussi accéléré les choses », le reconnaît-elle bien volontiers. Mais il ne faut pas voir en Sharon Kam une “fille à maman” ! Très tôt, la concertiste a approché divers instruments. Dans son enfance, la musicienne a suivi des cours de violon, de piano – plus encore de clavecin – et a bien évidemment abordé le saxophone. Encouragée par Isaac Stern, Sharon Kam a suivi l’enseignement de Charles Neidich à la “Juilliard School”.
En 1992, elle a été lauréate du “Concours International ARD” à Munich et collabore depuis avec les plus prestigieux orchestres aux Etats-Unis, en Europe et au Japon.

Sharon Kam

Dès lors, c’est le cycle des Festivals : Ravinia, Verbier, Vancouver, Cork, Salzburg… Cette vie nomade lui plaît beaucoup, car la jeune femme apprécie les rencontres ; la clarinettiste se produit en musique de chambre avec Heinrich Schiff, Christian Tetzlaff, Leonidas Kavakos, Tabea Zimmermann… ainsi qu’avec les quatuors Artemis, Artis, Kuss, American String Quartet. Le pianiste Itamar Golan est le partenaire de toujours en récital. Mais, pour son équilibre personnel, cette trentenaire attache aussi beaucoup d’importance à sa famille ; sa maison de Hambourg est celle de n’importe quelle maman de deux enfants. La Germano-Israélienne oublie alors sa profession, bien que les discussions avec son mari, le chef Gregor Bühl ne manquent pas de tourner souvent autour de la musique !
Un de ses derniers CD (oeuvres de Rietz, Bruch, Weber) a été enregistré avec le Sinfonia Varsovia sous la direction de... Gregor Bühl ! [Edel Classics].

Répertoire
Son répertoire couvre la musique classique, le jazz et la musique moderne. Très éclectique, l’artiste apprécie aussi beaucoup le chanteur Sting ! Pour ce qui est de ses préférences d’interprétations, elle a une estime particulière pour le méconnu concerto de Hindemith, morceau qu’elle s’efforce de proposer aussi souvent qu’elle le peut. La soliste se consacre aussi à des créations, comme les concertos pour clarinette de Krzysztof Penderecki ou de Peter Ruzicka. Le Festival de Salzbourg a invité Sharon Kam plusieurs fois, la dernière fois en août 2006 pour la première du concerto de Herbert Willi.
Sharon Kam a enregistré plusieurs CD couronnés par des récompenses. A l’affiche, des œuvres de Spohr, Weber, Rossini, Mendelssohn ou Mozart... Sa dernière parution : « Souvenirs » chez Berlin Classics offre un plaisant kaléidoscope de son art et de sa technique.

Musique et inspiration
L’analyse de ses enregistrements est en parfaite adéquation avec un credo souvent réaffirmé ; il s’agit de « faire chanter l’instrument » qui est, pour sa propriétaire, « une voix ». Quand elle se produit, la musicienne cherche avant tout à élaborer des phrases musicales, à énoncer un discours. « Pour chanter, il ne suffit pas d’avoir une voix, il faut en faire quelque chose, construire son propos. »
Autre axe fort qui structure le jeu, une attention particulière apportée à la dynamique, fruit d’une bonne dose de concentration... qui n’exclut nullement une présence chaleureuse sur la scène !
Tout cela ne se met pas en place immédiatement. La concertiste répète souvent qu’elle a « appris à jouer les partitions avant de jouer de la clarinette ». Elle ressent le besoin d’explorer le texte dans ses moindres recoins pour pouvoir bien se l’approprier, ce qui nécessite du temps. Mais ensuite cette musique en la quitte plus. « Après une bonne représentation, on ne peut aller se coucher tout de suite. La musique occupe encore mon esprit et mon âme. Je me sens près d’exploser. Une bonne interprétation reste dans le cœur pour toujours... »
Bien que donnant des “masterclasses” et manifestant par là un goût pour l’enseignement, elle ne pense pas qu’il faille former les jeunes oreilles à la musique en multipliant les cours et les “sensibilisations” : « Dans un musée, on peut toujours réagir à un tableau. Le grand art suscite de grandes émotions ! »

Pierre Jaquet

Site internet : http://www.sharonkam.de

Lundi 24 novembre à 20h30, Victoria Hall
Concerts-Club : Orchestre Symphonique de Bamberg, dir. Jonathan Nott, Solistes : Sharon Kam, clarinette ; Pierre Martens, basson. C. M. von Weber : Ouverture de l’opéra « Obéron » ; R. Strauss : « Double Concertino pour clarinette, basson et orchestre de chambre ».
Le concert sera aussi donné à Fribourg, le 27 novembre à 20 h, Aula de l’Université.