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Au Victoria Hall de Genève
Genève : Raymond Leppard

Raymond Leppard, pionnier de la redécouverte, sera de passage à Genève. Portrait.

Article mis en ligne le avril 2008
dernière modification le 28 avril 2008

par Pierre JAQUET

Un musicien qui a préparé le terrain pour les « baroqueux » sera l’hôte des Concerts du Dimanche, le 6 avril prochain, au Victoria Hall.

Claveciniste et chef d’orchestre, Raymond Leppard est né en 1927 à Londres. Pendant ses études à l’Université de Cambridge de 1948-1952, il travaille le clavecin et l’alto.

Renommée
En 1952, débute dans la cité de la Tamise, sa carrière de directeur à la tête d’une formation qu’il vient de créer : l’Ensemble Leppard. Par la suite, il s’associe à l’Orchestre Goldbrough qui va devenir, en 1960, l’English Chamber Orchestra. La renommée des uns comme des autres s’établit rapidement grâce à des interprétations remarquées d’œuvres baroques et classiques. Avec cet ensemble, et avec quelques autres, le chef produit un grand nombre de disques. L’artiste a plusieurs fois confirmé son goût pour ce genre de production : c’est un moyen de progresser, de se remettre en question.

Raymond Leppard

En 1957, Raymond Leppard renoue avec l’univers de Cambridge où il reste dix ans comme « lecteur » au Trinity College. En parallèle, ce directeur artistique dirige beaucoup de concerts en Angleterre (Covent Garden, Glyndebourne...). De 1973-1980, il est le responsable du BBC Northern Symphony Orchestra. L’Anglais emmène aussi l’Orchestre symphonique d’Indianapolis (1987-2000), et plus occasionnellement diverses phalanges nord-américaines (New York Philharmonic, Chicago Symphony, Boston Symphony ou le Philadelphia Orchestra). De plus le magicien des sons se produit en concert comme claveciniste en mettant en évidence le répertoire de Rameau, Couperin ou Haendel. Mais il a su s’ouvrir au répertoire de son temps, puisqu’il a dirigé la première de « Billy Budd », un ouvrage de Benjamin Britten.

Travail éditorial
Raymond Leppard serait resté dans l’esprit du public comme l’un de ces élégants chefs anglais, à la stature de gentleman, s’il ne s’était pas illustré par un important travail éditorial, le programme proposé à Genève en témoigne. Il publie, dans une forme plus conforme à l’original, de nombreuses partitions, par exemple, en 1962, « Le couronnement de Poppée » de Monteverdi, oeuvre présentée à Glyndebourne et saluée par la critique. Le maestro a aussi travaillé les opéras de Cavalli.
A l’époque où il n’était pas encore question des « baroqueux », Raymond Leppard a fait œuvre de pionnier dans le défrichage de textes anciens, un peu à la manière de Sir Neville Marriner. Sa direction est soucieuse de fidélité dans la lecture, et plus encore d’empathie envers l’esprit de la partition. Il y a une quarantaine d’années déjà, l’interprète se préoccupait déjà de conduire la musique de Haendel avec une vivacité, une finesse et une légèreté renouvelées, débarrassant cette esthétique d’une épaisse couche de poussière pompeuse accumulée par une tradition maladroite. La musique a encore évolué depuis, mais des travaux comme les siens ont ouvert la voie de manière décisive. Et c’est un vétéran à l’enthousiasme intact que la salle genevoise va accueillir.

Pierre Jaquet

Disques disponibles chez Philips et chez Decca

Victoria Hall, Genève. Dimanche 6 avril 2008 17h00. “Homage to Raymond Leppard”
Raymond Leppard direction. L’Orchestre de Chambre de Genève.
Programme :
 Claudio Monteverdi (1567-1643). Ballet tiré de « Il Ballo delle ingrate » (arr. de Raymond Leppard)
 Frank Martin (1890-1974).« Petite Symphonie Concertante pour piano, clavecin, harpe et double orchestre à cordes »
 Franz Joseph Haydn (1732-1809). « Symphonie n° 92 en sol majeur, Oxford »
Francesco Cavalli. Canzona pour 10 voix (arr. R. Leppard)