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Conservatoire de Musique de Genève
Genève : Quatuor Hagen

Le Quatuor Hagen de passage à Genève, dans le cadre des concerts Caecilia.

Article mis en ligne le novembre 2010
dernière modification le 12 décembre 2011

par Pierre JAQUET

Le Quatuor Hagen est un ensemble autrichien fondé en 1981, composé de trois frères et soeurs issus d’une même famille de Salzbourg — Lukas, Veronika et Clemens Hagen — ainsi que du violoniste allemand Rainer Schmidt qui les a rejoints en 1987, remplaçant Annette Bik.

La musique est, chez les Hagen, une véritable affaire de famille : inspiré par le père, violon solo au Mozarteum de Salzburg - où ils ont tous par la suite mené à bien leurs études - tout le clan Hagen s’est enrôlé dans un quatuor familial ! A l’école primaire déjà, les jeunes Hagen jouaient régulièrement ensemble ; plus de vingt ans plus tard, l’ensemble n’a rien perdu de ses racines et de son identité : ils allient avec bonheur une irremplaçable complicité avec une fraîcheur tonique. Pour réussir à s’intégrer dans ce cercle, le second violon Rainer Schmidt a gagné sa place en acquérant une connivence « familiale » avec le reste de la tribu.
Dans Bach, comme dans Haydn, Schumann Ligeti ou Lutoslawski, l’oreille apprécie une parfaite égalité de son et une évidente cohésion des archets qui font la spécificité et la valeur de l’art de ces concertistes à l’entente musicale intuitive. Les Hagen possèdent à la fois l’allant insouciant de la jeunesse et la maturité maîtrisée de professionnels exercés : dans la nostalgie la plus pathétique comme dans l’allégresse la plus sautillante, leurs interprétations sont d’une saisissante éloquence, mais qui reste toujours maîtrisée, sans jamais sombrer dans la sentimentalité ou le pathos facile. Modèle de pureté et d’élégance, - que d’aucuns qualifierait d’authentiquement « classique » - le Quatuor Hagen incarne bien l’esprit viennois.

Quatuor Hagen
© Regina

Un parcours, des rencontres
Comment sont-ils parvenus à un tel niveau ? Par beaucoup de travail et grâce à des rencontres déterminantes !
Dans la période formative, les Hautes Ecoles de Musique de Bâle et de Hanovre, ainsi que l’Université de Cincinnati ont été des étapes clefs vers la voie du succès. Aux Etats-Unis, les jeunes Autrichiens ont bénéficié des conseils et encouragements de Hatto Beyerle, Heinrich Schiff et Walter Levin, qui, à double titre d’amis et de professeurs, ont exercé leur influence en les guidant et en les encourageant. La rencontre avec Nikolaus Harnoncourt leur a permis d’étendre le champ de leur perception musicale ; l’amitié et la relation artistique avec Gidon Kremer qui, a de multiples reprises, a impliqué le Quatuor Hagen dans ses projets (et rêves) musicaux, notamment au Festival de Lockenhaus, a aussi largement compté.
C’est dans ce lieu aux confins de l’Autriche et de la Hongrie, qu’en 1981 le « Prix du Jury » et le « Prix du Public » ont révélé l’ensemble. L’année suivante, les seize cordes ont remporté les concours de quatuors de Portsmouth et d’Evian, succès suivi de débuts londoniens remarqués au Wigmore Hall. Depuis lors, concerts et enregistrements se sont succédé.

Des échanges multiples
Si le jeu des artistes est construit sur une connaissance mutuelle, il est aussi nourri de coopérations de chacun des musiciens avec des artistes divers, dans des registres les plus variés. Ces concertistes sont ainsi les dignes héritiers de la pluriculturelle monarchie habsbourgeoise !
Veronika Hagen, altiste, se signale par le brillant de son archet. Pour diversifier son répertoire, elle s’est aussi associée en trio avec Wolfgang Schulz (flûte) et Naoko Yoshino (harpe) dans un répertoire qui couvre le XIXe et surtout le XXe siècle. Plus ponctuellement, elle s’est produite avec Paul Gulda, Gidon Kremer ou Walter Levin. Son frère Lukas (Premier violon), s’intéresse à l’orchestre, il est « Konzertmeister » de l’Orchestre de Chambre d’Europe, et enseigne au Mozarteum de Salzbourg. Son frère Clemens est également professeur dans cette institution prestigieuse. Quand ce violoncelliste ne joue pas « en famille » il se produit avec Hélène Grimaud, Elisabeth Leonskaja ou Stefan Vladar. Il a parfois joué avec de grandes phalanges, notamment la Philharmonie de Berlin, alors dirigée par Claudio Abbado. Cofondateur du Trio Ravinia, Rainer Schmidt (2e violon) aime à multiplier les collaborations ponctuelles, qui se conjuguent avec l’amitié : sur une longue liste apparaissent des noms comme ceux de Gérard Caussé, David Geringas, Paul Gulda, Nobuko Imai, Gidon Kremer, Mischa Maisky, Heinrich Schiff ou Tabea Zimmermann...

Pierre Jaquet

Le 2 novembre 2010 à 20:00, Conservatoire de Musique, Pl Neuve 5, Genève.
Location/Renseignements : Service Culturel Migros : 022 319 61 11.
Œuvres de Lutoslawski, Haydn, Schumann