Arts-Scènes
Slogan du site

Cinéma Danse Expositions Musique Opéra Spectacles Théâtre

Saison des concerts-sérénade
Genève, Musiques en été : Piotr Anderszewski

Piotr Anderszewski se produira le 5 août à Genève.

Article mis en ligne le juillet 2008
dernière modification le 6 août 2008

par Beata ZAKES

Le 5 août, à Genève, le pianiste polonais se produira dans le cadre du Festival Musiques en été. Portrait.

Né en 1969 à Varsovie, cet artiste aux origines polono-hongroises mène, depuis les années 90, une brillante carrière à l’étranger et a choisi de s’établir à Paris. Personnalité haute en couleurs, Piotr Anderszewski parcourt le répertoire de piano comme si c’était le clavier de son piano. À un rythme endiablé.

Vu par ses compatriotes
Musicien talentueux et perçu comme l’un des symboles de réussite en Occident, Piotr Anderszewski attire un public nombreux à chaque passage dans son pays natal. Taxé d’« imprévisible et ... inclassable », il a toujours suscité, parmi les mélomanes et critiques musicaux, une véritable pluie d’éloges. Il attire, provoque, séduit et surprend, tour à tour, ou plutôt tout à la fois. «  Il découvre la musique pour lui-même, en même temps qu’il le fait pour nous », a écrit Gazeta Wyborcza, le quotidien le plus populaire de Pologne, lors de son dernier concert à Varsovie, avec Szymanowski, son compositeur fétiche, et Bach au menu.

Piotr Anderszewski

« Anderszewski a le don de convaincre même les plus récalcitrants : Il propose d’abord, incite ensuite à la découverte, pour finalement nous contaminer et nous rendre absolument accro... » Apprécié surtout pour son don à «  faire entendre ce qui a longtemps été caché derrière la partition », le pianiste invite à des approches originales, tantôt en construisant une interprétation dense et chargée d’émotion (surtout dans la musique de son compatriote Szymanowski), tantôt en décomposant et déstructurant l’œuvre complètement, comme il peut le faire dans l’Humoresque de Dvorák. Dans Bach, l’interprète se montre rigoureux mais imaginatif, en véritable maître du contrepoint. Il appartient aussi à ce groupe d’artistes qui se remettent constamment en question : infatigable et intarissable, le musicien est capable de tirer parti de ses erreurs et d’envisager de nouvelles conceptions à peine les applaudissements finis.

Portrait
Un site polonais non-officiel trace le portrait de cette fascinante personnalité. Passions : piano, cuisine, vélo, littérature polonaise (Gombrowicz, le maestro du grotesque), architecture et dégustation des thés aux arômes exotiques.
Sa plus grande qualité, selon lui : le perfectionnisme. Son plus grand défaut : l’autocritique. Particularité : n’a jamais participé au fameux Festival Chopin. Autre particularité, « il interprète ce qu’il veut et comme il veut. En se rendant à ses concerts, on ne peut jamais avoir la garantie d’entendre le contenu du programme annoncé et encore moins dans l’ordre prévu ! » Les puristes crieront au sacrilège, car une inspiration soudaine (pour ne pas dire un coup de tête) peut lui faire interchanger les mouvements d’une sonate de Beethoven !
Les origines d’une telle excentricité ne sont pas difficiles à expliquer : si Piotr Anderszewski a choisi le piano par patriotisme, dans ses veines coule du sang hongrois. Au coeur de la Cité de Calvin, le Polonais volcanique tempérera-t-il sa fougue ? La soirée du 5 août en fournira la réponse !

Beata Zakes

5 août 2008, Récital à l’Hôtel de Ville de Genève.
Programme :
Jean Sébastien Bach : Partita n° 2 en do mineur BWV 826
Robert Schumann : Humoresque op. 20
Robert Schumann : Gesänge der Frühe op. 133
Jean Sébastien Bach : Partita n° 1 en si bémol majeur BWV 825
Hôtel de Ville de Genève dac@ville-ge.ch +41(0) 22 418 65 71.
Disques disponibles chez Virgin Classics.
Site officiel (très complet) : www.anderszewski.net