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Victoria Hall, Genève
Genève : John Duxbury et l’Ensemble Cantatio

John Duxbury évoque la création de l’Ensemble Cantatio, et le programme prévu pour le concert du 20 janvier.

Article mis en ligne le décembre 2007
dernière modification le 22 janvier 2008

par Laurent CENNAMO

Le 20 janvier 2008, John Duxbury et l’Ensemble Cantatio se produiront au Victoria Hall dans le cadre des Concerts du Dimanche organisés par la Ville. Actif à Genève depuis plus de vingt ans, connu notamment pour son travail remarquable dans le domaine de la musique baroque, John Duxbury dirigera à cette occasion des œuvres de Haydn (Le Salve Regina en sol mineur) et Mozart (le Davide Penitente). Entretien.

En plus de son activité au sein de l’Ensemble Cantatio qu’il a fondé en 1984, John Duxbury est professeur à la Haute Ecole de Musique de Genève et dirige plusieurs ensembles vocaux en Suisse Romande.

John Duxbury

John Duxbury, pourriez-vous nous présenter en quelques mots votre ensemble, l’Ensemble Cantatio ?
J’ai créé l’Ensemble Cantatio en 1984. C’est Robert Dunand, le fondateur du Collegium Academicum, qui m’a rendu attentif à l’époque au fait qu’il n’y avait pas de chœur de Chambre à Genève. L’Ensemble Cantatio est formé de chanteurs professionnels et d’étudiants avancés du Conservatoire ; pour ces chanteurs – à la fois choristes solistes et solistes choristes – c’est l’occasion d’effectuer leurs premiers concerts dans des conditions professionnelles. Les musiciens quant à eux évoluent dans les meilleures formations en Europe, celles de Minkowski par exemple, ou Herreweghe. Pour ce qui est du répertoire, l’ensemble s’est consacré dès le commencement à des œuvres peu connues ou rarement jouées, du moins à Genève, ainsi qu’au grand répertoire baroque. Purcell, Monteverdi, Schütz, Haendel, Buxtehude sont des pôles d’attraction permanents. Ces dernières années, l’ensemble s’est également tourné vers les grandes œuvres classiques. En créant Cantatio, j’avais aussi envie de porter un regard différent sur certaines œuvres, jouer par exemple Le Messie de Haendel, généralement « massif » – instrumentalement parlant –, avec un plus petit ensemble.

Ce n’est pas la première fois que vous vous produisez dans le cadre des Concerts du Dimanche.
Par le passé, lorsque c’était encore Jean-Claude Poulain qui était à l’organisation, nous avons donné Le Messie de Haendel, ainsi que la Fairy Queen de Purcell. Depuis l’arrivée de Pierre Skrebers en 2000, nous avons présenté les Sept Paroles du Christ de Haydn en version oratorio, puis La Création en 2003 et Les merveilleuses Saisons, toujours de Haydn. Il s’agit d’une progression logique : après avoir interprété des oratorios de Haendel, il était logique de jouer ceux de Haydn. Cette double influence nous mène tout naturellement à Mozart pour le prochain concert. Si les finances nous le permettent, je voudrais beaucoup continuer avec Mendelssohn. Nous verrons. Je suis surtout connu pour mon travail dans la musique baroque. Mes goûts cependant ne s’arrêtent pas là, évidemment. L’œuvre de Haydn est peut-être celle qui m’attire le plus aujourd’hui, à ce moment de ma vie.

Quel programme pour le concert du 20 janvier au Victoria Hall ?
Nous interpréterons trois œuvres. Le Salve Regina en sol mineur de Haydn, un air de concert pour basse (K. 512, « Alcandro, lo confesso ») de Mozart, enfin du même Mozart le Davide Penitente (K. 469).
Nous avions déjà donné le Salve Regina, avec l’Harmoniemesse, en 2006 au Temple de la Fusterie. Le Davide Penitente est une œuvre – de nom – relativement peu connue. Cependant tout le monde la reconnaîtra, dès les premiers airs ! Le Davide est en fait le remaniement d’une œuvre antérieure. La Société pour la Pension des Artistes de Vienne avait commandé un psaume développé à Mozart en 1785. Mais le temps manquait : Figaro était en plein chantier. Mozart a donc repris une œuvre inachevée (La Grande Messe en ut mineur dont il n’avait composé que le Kyrie et le Gloria), supprimé des passages, ajouté de très beaux airs. On a longtemps pensé que le texte dont Mozart s’était inspiré pour le Davide Penitente était de Da Ponte. Cette hypothèse semble aujourd’hui peu plausible. L’air pour soprano que Mozart ajoute est d’une grande difficulté, plus grande encore peut-être que l’air de la Reine de la Nuit. Techniquement, cela demande une souplesse vocale incroyable, et pas seulement de très forts aigus.

Quels seront les interprètes ?
Nous avons eu la chance d’engager deux belles sopranos lyriques colorature, Brigitte Geller et Carine Sechehaye. Brigitte Geller évolue actuellement au sein du Komisches Oper de Berlin, elle a déjà chanté le Davide Penitente par le passé. Sa voix est assez proche de celle de Constanza dans L’enlèvement au Sérail. Carine Sechehaye est une étudiante qui nous a littéralement éblouis dans ce répertoire. Elle chante en ce moment dans Pelléas et Mélisande de Debussy à l’Opéra de Darmstadt. Une mezzo soprano, Catherine Pillonel Bacchetta, chantera à la fois dans le Haydn et le Mozart. La distribution au niveau des solistes est complétée par le ténor Jan Kobow et la basse Stephan Mac Leod.

Propos recueillis par Laurent Cennamo

Concerts du dimanche 2007-2008. Au Victoria Hall à 17h
tél. renseignements : +41 (0)22 418 65 00
www.ville-ge.ch/vh