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A Genève
Festival Archipel : “Bruissez sans entraves !“

Archipel 2008 propose une double thématique mettant en relation l’époque d’après-guerre et celle d’aujourd’hui.

Article mis en ligne le avril 2008
dernière modification le 27 avril 2008

par Isabelle VON HILDEBRAND

L’Alhambra, le Palladium, le Théâtre du Grütli, le Studio Ansermet, les Halles de l’île et le Théâtre Saint-Gervais : autant de lieux accueilleront le Festival Archipel du 4 au 13 avril 2008.

Archipel 2008 propose une double thématique mettant en relation l’époque d’après-guerre et celle d’aujourd’hui. En effet, si « Life-box » se consacre aux expériences intermédias actuelles mêlant musique, théâtre, danse, vidéo, arts plastiques ; « Bruissez sans entraves » thématise l’éclatement du langage lors des sixties, notamment en programmant des œuvres de Karheinz Stockhausen, compositeur récemment disparu.

Expérience solitaire
Les œuvres présentées dans le cadre de « Life-box » illustrent l’infinité de possibilités et la dématérialisation des contacts. En association avec le Théâtre du Grütli, Archipel organise un week-end de déambulation parmi des installations, des micro-performances, des dispositifs musicaux, chorégraphiques, théâtraux qui rompent avec le spectacle traditionnel, et proposent l’œuvre comme une expérience solitaire où le sujet se dissout dans l’universel, où les frontières entre les arts se résorbent.

Le spectacle Vies silencieuses (Palladium, le 4 avril à 20h) constitue un des temps forts de Life-box. Son et lumière, ombre et silence, sable et frottement : sept œuvres de Jérôme Combier seront accompagnées d’une improvisation plastique de Raphaël Thierry qui exécutera des dessins au sable projetés en direct sur un grand miroir.
Le Grütli accueille le même jour une performance exécutée sur une musique de Denis Schluer : Le 8e cercle réunit une dizaine d’acteurs dont les poumons, les dents et tout le corps deviennent instrument, nous plongeant ainsi dans le 8e cercle de l’Enfer de Dante. De plus, l’installation de la plasticienne Cécile Guigny, Play in C, constitue une des œuvres-clé du festival : avec cette reprise de l’œuvre culte du compositeur minimaliste américain Terry Riley, le public devient lui-même l’interprète de cette partition majeure du XXe siècle dans une expérience collective d’écoute des autres (sur inscription au Grütli du 7 au 11 avril).
Par ailleurs, le caractère cosmopolite de la création actuelle éclate dans les petites formes chorégraphiques et musicales écrites respectivement par le Mexicain Castanos et le Congolais Ouemba, par le Serbe Velickovic et le Français Dreux, par le Suédois Nordin et le Coréen Youg-Doo. En effet, le spectacle La musique, la danse et les 4 continents réunira danseuses, violon et percussions (Palladium, le 11 avril à 20h).

Stockhausen au Théâtre La Fenice, Venise : Stimmung pour 6 vocalistes, 1969.
Photo Werner Scholz

Hommage à Stockhausen
« Bruissez sans entraves » rendra hommage au compositeur allemand Karlheinz Stockhausen (1928-2007), promoteur du sérialisme puis du minimalisme. Le Mantra ou Treize manières d’entendre un son est un immense cycle pour deux pianos transformés par des modulateurs en anneaux. Une formule de treize notes, le mantra, organise la forme et l’harmonie, jusqu’aux oscillations du timbre, créant l’image d’un univers où microcosme et macrocosme se rencontrent (Alhambra, le 12 avril à 20h). Simultanément aura lieu au Théâtre du Grütli, la plus extrême des expériences de Stockhausen : Le 7e jour réunit quinze textes composés pour une musique intuitive et dure six heures sans aucune note ! Stimmung, pour six vocalistes, constitue, quant à elle, une œuvre d’une envoûtante beauté, entièrement écrite en harmoniques naturelles selon une technique vocale proche du chant diphonique (Alhambra, le 10 avril à 20h).

Et encore…
De plus, Archipel propose de nous faire découvrir une pléiade de jeunes artistes internationaux à travers son « Atelier Cosmopolite ». Les 75 ans du Conservatoire Populaire seront ainsi dignement fêtés avec trois générations de compositeurs – Jean-Claude Schlaepfer, Eric Gaudibert, Xavier Dayer –, qui nous proposent des créations écrites pour les solistes de l’Ensemble Contrechamps et les élèves du Conservatoire populaire de Musique (Studio Ansermet, le 5 avril à 16h). France années 60 réunira le temps d’un concert la dernière flambée d’un sérialisme virtuose : Barraqué, Boulez, Eloy et Guézec (Studio Ansermet, le 5 avril à 20h). Et pour terminer, la RSR diffusera en direct le concert Tribune des jeunes musiciens le dimanche 6 avril à 17h (Studio Ansermet), comprenant des pièces écrites par Xavier Dayer, Martin Smolka, Beat Furrer et Georges Aperghis.

Avis à tous les curieux : le programme complet est à consulter sur le site www.archipel.org et pourrait allécher plus d’un amateur de musique ou d’art contemporains !

Isabelle von Hildebrand

presse@archipel.org, Tel : +41 22 329 42 42
Fax : +41 22 329 68 68, http://www.archipel.org