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Festival de musique de chambre
Cully Classique

Aperçu de la programmation du Festival Cully Classique.

Article mis en ligne le mai 2007
dernière modification le 19 juillet 2007

par Jacques SCHMITT

Atteint un certain niveau de technique, chaque musicien se penche sur les qualités de son instrument. Il l’écoute. Il s’écoute. Il écoute les autres. Il compare. Il cherche une sonorité. Et c’est l’étude sans fin de la pose d’un doigté, de la force de l’archet. Un rituel sans cesse recommencé.

Le jeune violoncelliste allemand Marcus Hagemann ne fait pas exception. Dans sa démarche musicale, il s’enquiert auprès d’un violoncelliste, son voisin de pupitre dans l’orchestre dans lequel il joue, sur la provenance de son superbe instrument. Il apprend que le miraculeux luthier construit ces instruments sur la Riviera Vaudoise. Comme poussé par l’urgence de trouver la perle rare, Marcus arrive de son Allemagne natale à Cully, sur les bords du Léman. Immédiatement, le jeune homme est conquis par la beauté du lieu. De plus, la rencontre avec le jeune musicologue Jean-Christophe de Vries complète ce qu’il considère aujourd’hui comme un miracle. Les deux jeunes gens unissent leur enthousiasme pour la musique de chambre et projettent la folle aventure de monter un festival de musique de chambre. Le festival Cully Classique était né.

Cette année, il signe sa quatrième édition. Entre le mercredi 13 juin et le dimanche 17 juin, la charmante petite ville de Cully vibrera aux sons d’une programmation dense et variée. Si l’an dernier la commémoration du Centenaire de la naissance de Dmitri Shostakovitch avait habité tous les concerts du festival, cette année, le fil rouge des concerts s’articule autour de la « mémoire ».

Eduard Brunner

La soirée d’ouverture consacrée aux « dédicaces » comprend un des fameux quatuors Rasumowsky que Beethoven offrit à ce comte ambassadeur de Russie à Vienne. Autre œuvre au programme de la soirée, le Quintette pour clarinette et quatuor à cordes de Jean Françaix (1912-1997) est dédié au clarinettiste suisse Eduard Brunner qui en est le soliste de cette soirée inaugurale accompagné par le Quatuor Terpsycordes. (Mercredi 13 juin à 20 h.)

Dans le deuxième volet de ce parcours de la mémoire, intitulé « Post mortem », le festival Cully Classique présente entre autres œuvres au programme de la soirée, le Quintette avec piano et récitant « Ode à Napoléon Bonaparte » op. 41 d’Arnold Schönberg avec le pianiste Christian Chamorel, 1er prix du Jury de la Société des Arts de Genève et le Trioskop de Marcus Hagemann renforcé par la violoniste Raya Rayatcheva. (Jeudi 14 juin à 20 h.)

Pour sa soirée « Réminiscences », le Quatuor Talis joue le célébrissime Quatuor « La jeune fille et la mort » op. 14 de Franz Schubert et le Sextuor « Souvenir de Florence » op. 70 de Tchaïkovski. (Vendredi 15 juin à 20 h.)

Une matinée « Spirituelle » propose un concert (presque totalement) baroque avec des œuvres de J.S. Bach, Luigi Rossi, François Couperin et du pianiste et compositeur polonais contemporain Karol Beffa. Autre pièce au programme, le superbe Stabat Mater de Pergolesi avec La nouvelle Ménestrandie, un ensemble issu du Quatuor Terpsycordes et des musiciens de l’ensemble Elyma, dirigée par Leonardo Garcia Alarcon avec la soprano Priscille Laplace et le contre-alto Fabian Schofrin. (Samedi 16 juin à 11 h.)

Mona Somm

En soirée, c’est le thème « In memoriam » qui domine avec, pour pièce maîtresse d’un concert chargé, une représentation de la célèbre Histoire du Soldat d’Igor Stravinsky sur un livret de C.-F. Ramuz, célébrant par la même occasion le cent vingt-cinquième anniversaire de la naissance du premier et le soixantième anniversaire de la disparition du second. Le pianiste Antoine Rebstein (à écouter absolument son : Piano Left Hand Recital Claves CD 50-2502 !) dirige l’Ensemble Cully Festival avec Alexandre Diakoff (Le diable) et Nicolò Abbate (Le soldat). (Samedi 16 juin à 20 h.)

En clôture du festival, ce sont les « Lettres intimes » qui ferment ce livre de la mémoire. Celles que Janacek exprime dans son Quatuor n° 2, ou dans le Journal d’un disparu, un cycle de chants pour ténor, alto, voix de femmes et le piano du musicologue Georges Starobinski. En outre, le Quatuor Aviv accompagne la mezzo-soprano Mona Somm dans la magnifique cantate Il Tramonto d’Ottorino Respighi. (Dimanche 17 juin à 18 h.)

Un très beau programme auquel il faut ajouter, les intéressantes animations gratuites (conférences, répétitions et présentations des œuvres au programme) qui animent les journées musicales du festival Cully Classique. Un rendez-vous musical et vigneron à ne pas manquer !

Jacques Schmitt

Renseignements complémentaires : Festival Cully Classique
Tél : +41 (0)21 311 02 29