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Concours de Genève
Entretien : Simon Gaudenz

Ce chef dirigera l’OCG lors de la finale de violoncelle du Concours de Genève.

Article mis en ligne le octobre 2008
dernière modification le 27 octobre 2008

par Régine KOPP

Pour Mario Venzago, Simon Gaudenz est l’un des plus talentueux jeunes chefs d’orchestre. Il a étudié la clarinette et le piano puis s’est lancé dans des études de direction d’orchestre. Ce chef dirigera l’OCG lors de la finale de violoncelle du Concours de Genève.

Simon Gaudenz collabore avec des orchestres en Allemagne (le Philharmonique de Brême, Düsseldorfer Symphoniker, Württembergische Philharmonie, Kammerorchester Mannheim, Nürnberg Symphoniker), en France (l’Orchestre National de France), en Autriche (Mozarteum de Salzbourg), en Suisse (Tonhalle de Zurich), en Russie (l’Orchestre National de l’Ermitage de St Pétersbourg). Une carrière récompensée par plusieurs prix importants dont le premier prix au Concours International des chefs d’orchestre « Gennady Rozhdestvensky » à Sofia.
Entretien.

L’empreinte baroque que l’Orchestre de Chambre de Genève a acquise sous la baguette de Michael Hofstetter n’est-elle pas un handicap pour le répertoire plutôt symphonique du Concours de Genève ?
De toutes façons, on ne connaîtra le répertoire qu’au dernier moment. Pour un concerto de Haydn, ça aide beaucoup, comme pour Schumann, très transparent, pas trop grave, pas trop romantique. Je connais le nouveau chef Patrick Lange, qui m’a dit que l’orchestre est très ouvert aux différents styles. Avoir de l’expérience avec le style baroque, c’est toujours un avantage.

Simon Gaudenz

Discuterez-vous avec les solistes finalistes de l’interprétation ?
En comparaison avec d’autres concours, nous avons à Genève pas mal de répétitions et on a le temps de travailler avec les finalistes. Dans beaucoup d’autres cas, on peut jouer seulement une fois. A Genève, on a la chance de travailler en amont. C’est aussi un avantage de jouer avec un orchestre de chambre, car il joue autrement qu’un orchestre symphonique.

Quelle est votre motivation à diriger la finale du Concours de Genève ?
J’ai toujours aimé accompagner des solistes. J’aime beaucoup le violoncelle et aussi le répertoire dont je connais les œuvres, pour les avoir toutes dirigées. Je dirige beaucoup à l’étranger. J’ai un orchestre à Bâle (le Collegium Musicum), je dirige à Winterthur ou à Zurich. Si c’est possible d’avoir un peu plus de contact avec la Suisse, je m’en réjouis et jusqu’à présent je n’ai rien fait à Genève, bien que j’y aie quelques amis, entre autres à l’OSR.

Quelle attitude doit adopter un chef qui dirige la finale d’un concours ?
Je ne suis pas le plus important et ça ne me dérange pas. Mon but, c’est de donner à l’orchestre une sensibilité, de jouer un certain style de musique de chambre avec les solistes, de travailler dans les répétitions, pour qu’au concert, je ne sois pas important.

Quelle place occupent aujourd’hui les concours et plus particulièrement celui de Genève ?
Il faut distinguer, il y a un genre de musiciens qui font tous les concours qu’ils peuvent faire, n’importe où et il y a ceux qui préparent un ou deux concours, c’est-à-dire ceux qui font un break et entament ensuite leur carrière. Ceux-ci sont plus sérieux, ils ne font pas le concours comme un sport mais cherchent l’art, la musique. Il y a cependant trop de concours. La semaine prochaine, je suis à Munich pour le concours d’ARD, où je dirige le concert final et le concours de Munich est formidable pour les vents. Mais le trop grand nombre de concours fait perdre de l’importance au concours. Lorsque Martha Arguerich a gagné le concours, c’était un des prix les plus importants, le concours de Genève est maintenant un parmi d’autres. Cette année, à Munich, 461 candidats se sont annoncés et 198 ont été sélectionnés. Jamais, on a connu une telle affluence ! Le répertoire est tellement vaste mais peut-être plus équilibré qu’à Genève. A Munich, il y a aussi une création et beaucoup d’œuvres de compositeurs du XX° siècle. Si le répertoire est seulement moderne, il est difficile d’animer jeunes musiciens, il faut jouer de tout.

Vous êtes Suisse, mais votre carrière se fait surtout à l’étranger ?
Non, j’ai mon orchestre à Bâle, le Collegium Musicum, et j’entame ma cinquième saison. Et le premier concert (26 septembre) invite les lauréats des concours de Genève et de Munich. Cette année, c’est entre autres un trio suisse, Tecchler Trio (du nom du luthier italien David Techler) qui a gagné en 2007 le concours international ARD à Munich et qui n’avait pas pu venir. C’est extraordinaire d’avoir des solistes suisses. Ils interpréteront le triple concerto pour piano de Beethoven opus 56.

Propos recueillis par Régine Kopp