Jusqu’au 7 avril, la fastueuse demeure du dernier doge de Venise, la magnifique Villa Manin de Passariano, sera l’écrin dans lequel seront déployées les peintures sacrées et profanes de Giambattista Tiepolo (Venise 1696- Madrid 1770), dont l’activité traverse tout le XVIIIe siècle et toute l’Europe, grâce à un charisme stylistique d’une importance exceptionnelle.

Les peintures exposées proviennent de prestigieux musées européens et américains ainsi que de lieux de culte, et elles permettront d’illustrer le parcours artistique de Tiepolo, de ses premières expériences jusqu’aux travaux de la maturité tardive qui l’ont confirmé comme peintre de première grandeur.

Toiles, parfois de dimensions exceptionnelles - flanquées des maquettes de préparation utiles pour l’évaluation de la qualité inventive et de la capacité technique de l’artiste -, peintures restaurées pour l’occasion, élégants dessins, toutes ces œuvres rassemblées pour une exposition enthousiasmante de beauté et de grande valeur scientifique. Le contenu, largement didactique, est spectaculaire. Un événement !

Cette extraordinaire manifestation trouve un parfait complément dans la visite, d’une part, du Palais patriarcal d’Udine, maintenant le Musée Diocesano, où le jeune Tiepolo, à partir de 1726, a peint les fresques de plafond du salon d’apparat, la galerie des hôtes, la salle rouge et la salle du trône ; d’autre part, du Civico Museo Sartorio de Trieste qui conserve 250 autres dessins de Tiepolo (il s’y se tient actuellement l’exposition Tiepolo à Trieste. Les dessins du musée Sartorio, ce jusqu’au 7 avril.

Tiepolo est sans conteste le peintre vénitien le plus célèbre du dix-huitième siècle, l’infatigable réalisateur d’une monumentale entreprise sur toiles ou « a fresco », réellement le détenteur du monopole tant dans la décoration des palais de la lagune que des villas construites sur la terre ferme. Princes et souverains de toute l’Europe se disputent ses services.

L’exposition évoque sa longue et fertile activité à travers une suite d’œuvres particulièrement significative, dont les sujets sont autant sacrés que profanes, qui témoigne au mieux de la variété des réalisations de Tiepolo : plafonds allégoriques, retables d’autel, décorations de villas, dessins...

Il y a également des peintures particulièrement agréables, dont le contenu est historique ou mythologique, et dans lesquelles le peintre libère toute son impétueuse capacité expressive : celles-ci ne se limitent pas à visualiser de fameux événements du passé mais cherchent à cerner la nature intime des protagonistes de façon à faire ressortir la passion et l’individualité.

Jusqu’au 7 avril 2013