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Palazzo della Gran Guardia, Vérone
Vérone : Vers Monet

Histoire du paysage du XVIIe s. au XXe s.

Article mis en ligne le 19 décembre 2013
dernière modification le 9 février 2014

par Viviane Vuilleumier

Intéressante exposition à Vérone, avec la mise en lumière des différentes étapes ayant jalonné l’histoire du paysage depuis le XVIIe siècle jusqu’au XXe siècle. Le Palazzo della Gran Guardia expose ainsi une importante quantité de chefs-d’œuvre repartis en cinq sections : Le XVIIe s., le vrai et le faux dans la nature ; Le XVIIIe s., l’âge de la veduta ; Le paysage romantique ; L’impressionniste et le paysage ; Monet et la nouvelle idée de la nature.

L’exposition débute par une œuvre d’Annibal Caracci et une de Domenichino pour souligner la manière dont, en peinture, entre la fin du XVIe s. et le début du XVIIe s., la nature commence à assumer un rôle autonome et n’est plus limitée à un simple arrière-fond scénographique.

Puis la première section, sur le XVIIe s., examine le concept du vrai ou faux de la nature, entre Poussin, Lorrain et Salvator Rosa d’une part (allant justement dans le sens du nouveau paysage de Carracci et Domenichino) et, d’autre part, les grands Hollandais (surtout, évidemment, Jacob van Ruisdael et son atelier du vrai). Avec une place importante réservée au dessin, par exemple de Rembrandt, pour souligner ce cadre fondamental dans la nouvelle définition du paysage, relié justement à la vérité du récit.

La deuxième section, qui concerne le XVIIIe s., propose de nombreuses et superbes vues de Venise, de Canaletto à Bellotto et Guardi, avec, toujours, ce rapport entre art, science et empirisme, comme en Hollande durant le siècle précédent. Colossale Venise dans toute sa splendeur !

Pour cette raison, la fascinante séquence.... sur le XIXe s., le soi-disant siècle de la nature ; en premier, le cadre romantique avec les sublimes Friedrich et Turner, puis la période médiane avec le réalisme avec Constable. Et dans la grande partie sur le réalisme, la combinaison, avec date identique, par exemple entre les peintres américains et les Scandinaves, et finalement, bien sûr, Corot, Courbet et Millet en France, leur rapport avec les peintres de l’Europe de l’Est, à noter les nombreuses voies dans la description de la réalité au milieu du siècle.

Enfin, à l’époque de la nouveauté impressionniste, d’abord avec les tableaux des années 60 et du début des années 70 (Pissarro, Sisley, Caillebotte, Manet), puis les années 90, une époque sur laquelle l’exposition insiste beaucoup, illustrée par les magnifiques et célèbres tableaux de Cézanne, Renoir, Van Gogh, Gaugin, Degas. Pour signaler la chute du dogme du plein-air et l’entrée dans la modernité, quand le paysage devient aussi une projection de l’esprit.

L’exposition se termine avec 25 œuvres de Monet, véritable exposition dans l’exposition ; Monet, qui avait théorisé dans les années 60 et 70 du XIXe s. la nécessité absolue d’être devant, ou au milieu, de la nature pour la dépeindre, est revenu, à la fin de sa vie - tout d’abord avec les Cathédrales, ensuite avec les nymphéas (dont tous les tableaux sont présents à l’exposition) - à une idéalisation entre nature vraie et art.

Jusqu’au 9 février 2014

Puis à Vicenza, dans la Basilique Palladiana, du 22 février au 4 mai 2014.