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Fondation Beyeler, Riehen
Riehen : Fondation Beyeler en 2009

Samuel Keller fait le point sur sa première année à la tête de la Fondation Beyeler et donne les orientations de l’année à venir.

Article mis en ligne le février 2009
dernière modification le 30 mai 2009

par Régine KOPP

Champion de la communication globale, Samuel Keller, « l’homme aux soixante dix mille amis », comme l’a baptisé le journaliste du Monde,
a réuni ses troupes médiatiques pour faire le point sur sa première
année à la tête de la Fondation Beyeler et donner les orientations
de l’année à venir.

S’il y a un an, certains s’interrogeaient sur cette nouvelle direction artistique, Sam Keller juge aujourd’hui son bilan très positif et se dit comme un poisson dans l’eau. Il a beau connaître sa valeur et sa renommée – il suffit pour cela de lire par exemple le classement du magazine anglais Art Review, où il occupe la 11° place parmi les cent acteurs les plus influents dans le monde de l’art –, cette aura dont il jouit profite bien évidemment à la Fondation mais ne l’a pas exempté de se frotter aux contingences de sa nouvelle fonction. Ce sont tout d’abord les chiffres de fréquentation. Même si l’année 2008 est en léger recul par rapport à l’année 2007, celle du 10° anniversaire de la fondation, le directeur se montre satisfait avec 298’725 entrées, l’exposition sur Venise battant le record de fréquentation de l’année avec 136’385 visiteurs à la fin de 2008, suivie par celle d’Action Painting autour de Pollock avec 90’660 entrées, celle de Fernand Léger, une très belle rétrospective, n’ayant attiré que 59’928 visiteurs.

Financement
Du côté du tiroir-caisse, la Fondation a pu engranger un total de 4,2 millions de francs suisses, des recettes certes satisfaisantes mais insuffisantes au regard des frais d’exposition : 7,8 millions FS pour les trois expositions de 2008. D’où la nécessité de se rapprocher d’autres partenaires, de solliciter de nouveaux sponsors, comme les assurances Helvetia et Novartis International qui étofferont en 2009 la liste des sponsors déjà existants. Les subventions des pouvoirs publics, ville et canton de Bâle auxquels s’ajoute la commune de Riehen restent constants et s’élèvent à 2’771’000.- FS. Malgré toutes ces diverses sources de financement, il subsiste un déficit – dont le montant ne sera connu qu’en avril – couvert par la Fondation Hans Jörg Wyss et la Fondation Beyeler.
Sam Keller fait d’ailleurs part de ses inquiétudes pour les expositions du futur et espère qu’avec le nouvel article législatif sur la culture, la Confédération pourrait se porter garante et diminuer ainsi les primes d’assurances qui ,à force de grimper, remettent en cause l’organisation de grandes expositions en Suisse. La Fondation cherche en outre à développer encore davantage toutes les activités accompagnant les expositions. Cette année 2009 aimerait s’adresser plus particulièrement à un nouveau public, celui des expatriés, travaillant dans les nombreuses entreprises bâloises. Il y a un autre projet qui tient à cœur au directeur, celui de continuer à inviter les artistes contemporains et à intensifier le dialogue avec eux.

Programmation
Quant à la programmation artistique en 2009, elle se fera sous le signe de la sculpture. Pour la première fois, des œuvres d’art d’Afrique et d’Océanie sont au centre d’une exposition intitulée La Magie des images - L’Afrique, l’Océanie et l’art moderne, du 25 janvier au 24 mai. Le commissaire Oliver Wick, à qui l’on doit quelques-unes des plus intéressantes expositions de la Fondation, en assurera la conception et l’accrochage. Son objectif est de permettre au visiteur d’éprouver la force artistique et la magie des images qui se dégage de ces œuvres, certaines d’entre elles n’ayant encore jamais été montrées. Y figurent les pièces extra-européennes les plus remarquables de la Fondation Beyeler, complétées par plus de 180 prêts.

C’est ensuite une grande exposition consacrée à Giacometti (du 31 mai au 11 octobre), un artiste essentiel dans la vie du marchand Ernst Beyeler qu’il a énergiquement défendu. L’exposition se focalisera sur l’intérêt de Giacometti pour le phénomène des figures dans l’espace, la représentation des corps en mouvement. L’exposition se fait en collaboration avec l’Alberto Giacometti-Stiftung de Zurich et la Fondation Alberto et Anette Giacometti de Paris.
Le troisième temps fort de 2009 prévoit une exposition (du 1° novembre au 21 janvier 2010) de l’artiste américaine Jenny Holzer, dont les œuvres sont à la fois des installations, des peintures et des sculptures et qui reposent souvent sur l’utilisation de textes, écrits par elle-même ou par d’autres. Une œuvre marquée par le thème de la violence, de l’ignorance et de la vulnérabilité. Une salle aménagée par Jenny Holzer avec des œuvres de la Fondation Beyeler illustrera en outre le regard d’une artiste américaine sur une collection européenne.
Mais l’événement artistique de ce printemps 2009 à Bâle, aura lieu au Musée des Beaux-Arts.
Une rétrospective de paysages peints par Vincent Van Gogh y est proposée, réunissant soixante-dix œuvres de l’artiste et pour laquelle 500’000 visiteurs sont attendus. Une réservation sur le site s’impose.
(www.vangogh.ch/fr.html)

Régine Kopp