La galerie Catherine Mondoux expose durant un mois, dans sa Galerie du Bateau, les œuvres très colorées d’une artiste encore inconnue, Sonja Matthäus.

Portrait
Sonja Matthäus a vingt ans lorsqu’elle reçoit d’un ami proche une mallette en bois contenant de la peinture, des pinceaux et des feuilles. Un monde nouveau s’offre alors à elle. Pastel, acrylique, gouache, fusain – elle essaie tout, tandis qu’elle passe son diplôme et commence à enseigner. Chez elle, on pratique la musique : dès sa sixième année, et jusqu’à ses vingt-deux ans, elle pratique le violoncelle et fait partie d’un orchestre. La peinture, pourtant, lui montre ce que la musique ne peut lui offrir : une liberté qu’elle trouve dans le corps et l’âme, quand elle s’affranchit de l’esprit.

Lors d’une visite chez son grand-oncle, l’artiste suisse Walter Mafli, elle fait la connaissance de la galeriste Catherine Mondoux ; celle-ci a pu apprécier un tableau de Sonja et lui propose d’exposer. Mais Sonja décline finalement l’offre, par manque de temps et sans doute parce qu’elle ne se sent pas prête. Après quinze années dédiées à la peinture, Sonja trouve toujours son bonheur à exprimer ses émotions sur la toile, sans envisager toutefois d’exposer en public. Toutefois, après plusieurs mois de réflexion, elle décide de tenter l’aventure et, en été 2016, elle reprend contact avec la galeriste.

Style
Ce qui frappe avant tout dans la peinture de Sonja, c’est l’extrême diversité de ses tableaux : si elle refuse de s’astreindre à un style unique, la couleur est au centre de son art. Une couleur expressive, qui s’unit et dialogue dans le contraste des complémentaires ; une couleur qui fait naître, à elle seule, les formes et les motifs. C’est une intériorité affranchie des lignes et des objets qui s’exprime sur la toile : les émotions qu’elle a lues chez les autres, qu’elle a elle-même vécues ; la vie foisonnante, contradictoire, riche de nuances qui caractérise l’âme humaine.

Ses compositions entretiennent une tension subtile entre abstraction et figuration ; c’est là, d’ailleurs, la grande force de son œuvre : par sa diversité stylistique, par son orientation abstraite et expressive, elle permet à chaque spectateur de trouver des tableaux avec lesquels engager une conversation personnelle.

Cette première exposition qui permet de réaliser une envie qui lui est chère : à savoir que les œuvres sont faites pour être partagées et vécues – l’art n’est pas fait pour rester lettre morte.

Du 22 novembre au 19 décembre 2016