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Palais du Mont de Piété, Padoue
Padoue : Pietro Bembo

Coup de projecteur sur la collection du cardinel Bembo

Article mis en ligne le 25 janvier 2013
dernière modification le 25 mai 2013

L’exposition présentée au Palais du Mont de Piété est organisée par la Fondation de la Caisse d’Épargne de Padoue et Rovigo met en lumière, sous l’intitulé « Pietro Bembo et l’invention de la Renaissance », les chefs-d’œuvre accumulés par Pietro Bembo.

Il y a cinq siècles, l’intellectuel vénitien Pietro Bembo, devenu cardinal par la suite, a réuni dans sa résidence de Padoue - qui existe encore dans l’actuel rue Altinate - une importante collection de chefs-d’œuvre qui seront déployés au Palais du Mont de Piété de Padoue. S’y trouvent des travaux de Bellini, Giorgine, Tiziano, Raffaello...

Petit historique
A partir des années trente du XVIe siècle, Bembo a réuni dans sa résidence de Padoue (aujourd’hui siège du Museo della Terza Armata) des peintures de grands maîtres comme Mantegna et Raffaello, de remarquables sculptures antiques, des pierres précieuses, des bronzes, des manuscrits ornés de miniatures, des monnaies rares et des médailles. La richesse et la variété des objets d’art réunis par goût esthétique mais aussi comme des témoignage précieux pour le studio du passé, faisaient que la maison de Bembo était considérée, aux yeux des Européens de l’époque, comme « la maison des Muses », et elle préfigurait ce que serait le musée moderne.

Ainsi, grâce à l’influence de Bembo et à son goût de collectionneur, Padoue deviendra un carrefour de la culture artistique internationale, car quelque chose d’inédit prendra vie dans la cité, qui aura d’énormes répercussions dans les siècles à venir, la naissance d’une nouvelle façon de présenter non seulement l’art, mais la connaissance de celui-ci : le Musée, un terme qui dès lors deviendra universel.

Après la mort de Bembo, les chefs-d’œuvre seront vendus et dispersées à travers le monde et, aujourd’hui, ils sont conservés dans les plus grands musées internationaux qui ont exceptionnellement acceptés de les prêter à l’occasion de l’exposition de Padoue.

Pietro Bembo est une figure centrale dans l’Italie de la Renaissance. Vénitien de naissance, Padouan par choix, en séjour dans la Rome des Papes, il avait de nombreuses et remarquables facettes. Poète, historiographe et bibliothécaire de la République vénitienne, il fut aussi un écrivain qui influença la littérature de la Renaissance. Avec Aldo Manuzio, il a révolutionné le concept du livre, imaginant des volumes de classiques de petit format. Il a aimé des belles dames comme Lucrezia Borgia, a chanté l’amour, pas seulement platonique, dans ses « Asolani » (1505) et dans ses « Rimes ».

En 1569, il a été nommé cardinal par le Pape Paul III, et posa les bases de la légendaire Bibliothèque Vaticane. Outre Raffaello et Michelangelo, il fut ami, guide et protecteur d’artistes comme Giovanni Bellini, Sansovino, Sebastiano Dal Piombo, Tiziano, Benvenuto Cellini, Valerio Belli, dont il a collectionné les œuvres.

L’exposition rend compte de l’Italie de la fin du XVe siècle, quand la péninsule est fragmentée en petites cours et centres de pouvoir. A un pays en pleine crise politique et militaire, Bembo offre une identité commune en laquelle se reconnaître. Celui-ci est en réalité partisan de l’idée de réunification de l’Italie en partant de la création d’une ligue nationale : dans son ouvrage « Proses sur la langue vulgaire » (1525), Bembo codifie les règles de l’italien en se fondant sur les écrits de Pétrarque et Boccace.

Dans le domaine de l’art, Bembo signale Michel-Ange et Raphaël comme étant les champions d’une nouvelle révolution artistique, qu’il considère comme symétrique de celle qui est arrivée dans le champ de la littérature. Il distingue en effet dans leur processus créatif une nouvelle "langue de l’art" basée sur la grandeur de l’art romain antique, qui recherche la perfection sans connotation régionale : un langage universel qui sera reconnu dans les siècles à venir comme celui de la Renaissance italienne.

C’est le but de cette exposition que de raconter cette fascinante épopée à travers les chefs-d’œuvres de Raphaël, Giovanni Bellini et Le Titien...

Du 2 février au 19 mai 2013.