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Musée d’Ethnographie, Neuchâtel
Neuchâtel : “La marque jeune“

Le Musée d’Ethnographie propose une exposition-présentation de la jeunesse qui appelle à « renouer un dialogue constructif entre générations ».

Article mis en ligne le décembre 2008
dernière modification le 2 mars 2009

par Caroline BRINER

En réaction au discours médiatique et politique actuel qui soulève un
climat de peur autour d’un présumé renforcement de la violence chez les jeunes, le Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) décrypte le rapport entre jeunesse, contestation et consommation par le biais de trois espaces distincts.

Cherchant à s’intégrer socialement, les jeunes se démarquent en recourant à certains produits de consommation, mais aussi en transcendant les limites et en transgressant les interdits. Néanmoins, pour l’institution, il faut dédramatiser la rébellion juvénile. Elle ne provoque pas le chaos, mais dynamise la société.

Objets rituels
Verres à vin de l’école de recrue, chapeau de la Sainte-Catherine, grattoir pour scarification, rhombe, masque : avant que les sociétés occidentales du XXe siècle ne l’inventent, la jeunesse n’existait pas, rappellent ces objets rituels. Les individus passaient directement de l’enfance à l’âge adulte à travers des rites de passage. Certains pleurent la disparition de ceux-ci, mais ne s’aperçoivent pas d’autres apparaissent, souligne le MEN, qui propose ensuite son visiteur de regarder l’évolution de la jeunesse ces cinquante dernières années. Six salons et un gigantesque alignement de pochettes de vinyles pour évoquer six époques.
Meubles, médias, livres, musiques : les styles changent, mais le fond reste. Les jeunes expérimentent de nouvelles formes, les adultes le leur reprochent. Pourtant, ces créations avant-gardistes, qui tentent de résoudre les contradictions du présent, permettent le renouvellement des normes culturelles, assure encore le MEN, qui appelle à « renouer un dialogue constructif entre générations sous toutes les latitudes ».

Confrontation
L’institution achève sa présentation de la jeunesse en invitant le visiteur à se confronter à tout ce qui fait peur chez les jeunes : salles obscures et taguées, déchets, images violentes et extrêmes, etc. Ces stéréotypes nourrissent des accusations hâtives sur les jeunes, avertit le MEN, qui ne remet pas en question l’existence de la violence, mais assure qu’elle n’est pas en hausse. L’institution émet néanmoins l’hypothèse que certains comportements pourraient s’apparenter à de nouveaux rites de passage.

L’exposition est complétée d’un ouvrage à la rédaction duquel a participé le chef de la police neuchâteloise Olivier Guéniat.

Caroline Briner

« La Marque jeune », Musée d’ethnographie, Rue Saint-Nicolas 4, Neuchâtel, ma-di, 10-17h. Jusqu’au 1er mars.