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Musée des beaux‐arts, Le Locle
Le Locle : Triennale de l’art imprimé contemporain

La Triennale de l’art imprimé contemporain organisée par le Musée des beaux‐arts du Locle aura lieu du 26 septembre 2010 au 13 février 2011.

Article mis en ligne le 21 septembre 2010
dernière modification le 25 décembre 2010

Le Musée des beaux‐arts du Locle présente la septième Triennale de l’art imprimé contemporain. Tripartite, la manifestation rend compte de la création suisse dans le domaine de l’estampe et l’interroge par l’intermédiaire d’une exposition collective regroupant seize artistes contemporains (parmi lesquels John M Armleder, Silvia Buonvicini, Emilie Ding, Fabrizio Giannini, Olivier Mosset, Jean‐Luc Manz, Didier Rittener, Studer/van den Berg, Christian Vetter), d’une exposition monographique consacrée au Lausannois Jean Crotti (Prix de la Ville du Locle en 2007) et de la présentation de l’activité d’Edition Cestio, éditeur d’estampes à Bâle.

Evénement unique en Suisse, la Triennale de l’art imprimé contemporain se fait le miroir des transformations qui s’opèrent actuellement dans ce domaine, notamment par les techniques d’impression utilisées, de plus en plus hybrides, et d’autres formes d’imprimés tels que le papier peint.

Fabrizio Giannini, Sans titre, 2009.
Impression jet d’encre sur toile
© Fabrizio Giannini

L’exposition collective, miroir d’un domaine en pleine mutation
Formant un vaste panorama de techniques, démarches et sujets, les travaux des seize artistes présentés dans le cadre de la septième Triennale de l’art imprimé contemporain apportent un éclairage particulier sur les mutations actuelles du domaine imprimé. L’essor des nouvelles technologies a élargi de façon significative le champ artistique. Dans l’estampe, celles‐ci se présentent, d’une part, comme un moyen de création d’une image et, d’autre part, comme une technique d’impression.
Questionnant les différents aspects de l’estampe, la nouvelle édition de la Triennale s’est ouverte à d’autres formes d’imprimés comme par exemple celle du papier peint, présentant ainsi celui réalisé en 2007 par Amy Granat et Olivier Mosset. Le support de la feuille n’est bien évidemment pas absent de l’exposition : les xylographies de David Hominal, les diptyques géométriques de Jean‐Luc Manz ou encore les paysages poétiques d’Albrecht Schnider, sont autant de propositions fortes, mais d’ap‐parence plus classique. Quant aux matrices, éléments portant le dessin à imprimer, elles sont parfois un matériau iconoclaste ou employées telles quelles : Silvia Buonvicini a passé sous presse une plaque de plexiglas brûlée au fer à souder ; Vincent Kohler a imprimé le tronc d’un arbre, subdivisé en segments taillés net, et Emilie Ding, des modèles de jantes de voiture découpées au jet d’eau dans du métal.

Jean Crotti, Sans titre, 2008. Lithographie
© Jean Crotti. Photo : Musée des beaux-arts, Pierre Bohrer, Le Locle

Jean Crotti. Impressions et dessins
Fidèle à la figuration depuis les années 1980, Jean Crotti (Lausanne, *1954 ), Prix de la Ville du Locle lors de la précédente Triennale de l’art imprimé contemporain en 2007, reproduit à l’acrylique, au crayon de couleur ou encore avec un fer à souder, les visages d’anonymes. De ces figures tirées de magazines ou de photographies privées, il ne retient que les lignes essentielles. L’œuvre de Jean Crotti parle du désir nourri pour des personnes que l’artiste a connues ou qu’il a rencontrées lors de ses nombreux voyages au Caire, à Istanbul et en Roumanie ; il évoque l’absence de l’être aimé. La simplicité, voire la pauvreté, des techniques et des supports utilisés (cartons d’emballage dépliés, vieilles couvertures, cabas, planches de bois, etc.) contribue également à la dimension affective qui fonde ce travail de dessin et de peinture.
L’exposition monographique, organisée dans le cadre de la Triennale, présente une large sélection de planches et de multiples, couvrant vingt‐cinq ans de création. Mises en perspective avec plusieurs séries de dessins ainsi que des travaux récents à l’acrylique sur des matériaux de récupération, les estampes de Jean Crotti révèleront les nombreuses similitudes qu’il existe, du point de vue des techniques, entre les différents médiums. Enfin, les collaborations de Jean Crotti avec Jean‐Luc Manz, qu’il rencontre en 1977, mettront en avant d’autres pistes thématiques qui ont été explorées à deux. A travers cette galerie de portraits dessinés ou imprimés, ce sont les visages d’une histoire personnelle qu’il nous est donné de découvrir.

Regard sur les activités d’un éditeur d’estampes : Édition Cestio
Fondé à Bâle en 1986 par Jean Pfaff, artiste, et Nik Hausmann, imprimeur lithographe, l’éditeur “Édition Cestio“ est né du souhait d’offrir aux artistes contemporains à la fois un espace pour la création d’estampes originales et les connaissances nécessaires pour la réalisation de celles‐ci, dans les techniques tant anciennes que plus expérimentales. Depuis sa fondation, plus d’une quarantaine d’artistes contemporains ont collaboré à “Édition Cestio“, sur invitation.

Cécile Wick, Landschaft III, 2003 (détail).
Nitrocopie sur pierre
© Cécile Wick. Photo : Graphische Sammlung der ETH, Zurich

Artistes confirmés tels que Markus Raetz ou encore Urs Lüthi, et plus jeunes, comme Cécile Hummel ou Silvia Buonvicini, se sont succédé dans les ateliers de Zurich et de Séprais, dans le Jura. Familiers de ce domaine ou non, ils ont pris part à la réalisation de ces estampes, dans une technique de leur choix et suivant un projet personnel s’inscrivant dans la continuité de leur travail artistique. Avec une sélection de quelques planches, le Musée des beaux‐arts du Locle retrace, à l’occasion de la Triennale, quelques moments forts de ce parcours exigeant, et donne à voir la richesse des activités de cet éditeur d’estampes, encore peu connu en Suisse romande.

A voir jusqu’au 13 février 2011